Le Ministère de l’Intérieur communique sur les attaques subies par les entreprises françaises

Jusqu’à aujourd’hui, les services de sécurité chargés de la surveillance des menées étrangères contre les entreprises françaises ne communiquaient pas le résultat de leurs analyses. Le journaliste Hervé Brusini organisa une émission de télévision à la fin des années 90 à partir du rapport annuel rédigé par la sous-direction B chargée de la protection du patrimoine au sein de la Direction de la Surveillance du Territoire (DST). Mais ce fut un cas exceptionnel à l’époque. L’article publié le 29 novembre 2005 sur le site www.lexpansion.com s’appuie sur un travail établi par la Direction Centrale des Renseignements Généraux en collaboration avec la DST (fait nouveau à noter, suite à l’application d’une circulaire datée d’avril 2005) donne un aperçu des ingérences étrangères contre les entreprises françaises.


Les quelques dizaines d’agressions identifiées ne peuvent être interprétées comme une statistique car il s’agit du fruit d’enquêtes policières.  La DST et la DCRG ne peuvent opérer que des coups de sonde compte tenu de la faiblesse des effectifs affectés à ce genre de mission. Les ingérences de nature chinoise sont d’autant plus difficiles à identifier que les services de sécurité français n’ont pas les crédits suffisants pour intégrer à leurs équipes des personnes maîtrisant les langues asiatiques. Ils font donc ce qu’ils peuvent. Mais cette communication a une valeur symbolique très importante. L’administration brise enfin le silence entretenu habituellement sur ce genre d’affaires. Notons au passage que cette sensibilisation aux menaces fait partie du travail élémentaire pour faire comprendre l’importance stratégique du patriotisme économique. Peu de décideurs se posent cette question qui tombe sous le sens : Que se passera-t-il lorsque la Chine nous aura rejoint sur le plan technologique ? Les deux coudées d’avance que nous sommes censés conserver vis-à-vis de la Chine dans le domaine de l’innovation technologique afin de résister à sa compétitivité auront alors disparues. Et les belles thèses défendues par le MEDEF qui n’a toujours rien compris à l’importance de cette notion défendue par le gouvernement actuel, risquent alors de voler en éclat. Avec les conséquences que l’on imagine pour l’emploi et de l’avenir de notre économie.