Europe, Etats-Unis et Asie dans la bataille de la téléphonie mobile

Parmi les priorités stratégiques fixées par Bill Clinton en 1997, la domination des Etats-Unis dans le domaine des télécommunications est certainement une de celles dont on aura le plus parlé. Toutefois, la prédominance de l’industrie et des instances de normalisation américaines dans le développement et la maîtrise de l’Internet cache un réel retard sur tout le pan précis mais capital, des télécommunications mobiles. Avec plus d’un milliard d’utilisateurs (80% du marché mondial), la téléphonie GSM a en effet consacré le succès international d’une norme européenne, depuis mondialement diffusée, qui a porté le développement économique de nombreux industriels européens et, par voie de conséquence, soutenu la croissance de ces pays. L’explosion du marché asiatique d’une part, la généralisation des standards Internet poussés par la puissance américaine d’autre part, viennent aujourd’hui remettre en cause les positions acquises.


Les origines du retard américain

Le parti des Etats-Unis de « laisser choisir le marché » a eu pour conséquence de ralentir le développement de la téléphonie mobile dans ce pays (1). Celle-ci est restée longtemps coûteuse, de médiocre qualité du fait de l’utilisation de réseaux analogiques d’ailleurs piratables, et pas toujours accessible du fait de la géographie du pays : les vastes étendues peu peuplées ne sont pas couvertes (pour des raisons de rentabilité), le cœur des villes est au contraire saturé, les tours de bureaux étant de plus particulièrement difficiles à couvrir, enfin le marché a longtemps été éclaté entre une multitude d’opérateurs locaux. Au plan privé, on est encore loin au Etats-Unis du concept de « téléphonie personnelle » : à titre d’illustration, les cabines téléphoniques publiques mettent du temps à disparaître des rues de Manhattan et de ses stations de métro ! En ce qui concerne l’utilisation professionnelle de la téléphonie, il faut sans doute prendre en compte le fait que la culture juridique des Etats-Unis favorise la « trace écrite » qui vaut preuve, alors que la partie latine de l’Europe en est encore à une culture très orale des relations d’affaires ; d’où l’explosion à l’inverse des « pagers » évolués du type « BlackBerry ».

Les enjeux du développement de la téléphonie mobile au XXIème siècle

Alors que s’engage la bataille du « second milliard », les positions européennes sont particulièrement menacées ; le développement de la téléphonie mobile « de base » ne peut se faire que par une réduction draconienne des coûts : les pays qui restent faiblement équipés en mobiles sont en effet des pays moyennement ou peu développés, à faible pouvoir d’achat, mais où la demande est criante, ne serait-ce qu’en raison d’infrastructures fixes déficientes, voire inexistantes. L’industrie européenne tente de « limiter les dégâts » ; d’une par en délocalisant la production et en regroupant les acteurs ; d’autre part en misant sur une évolution du concept de téléphonie personnelle au travers du multimédia mobile et des réseaux dit « 3G » appuyés sur la norme UMTS. Une bataille au corps à corps avec l’industrie asiatique engagée dans le même combat. Pour leur part, les Etats-Unis ont choisi de ne pas s’engager dans cette bataille (2), conscients de ne pouvoir ni lutter sur la téléphonie mobile basique, dont les coûts seront fatalement tirés vers le bas, ni concurrencer l’avance technologique du Japon ou de la Corée du Sud sur le multimédia mobile. La stratégie des Etats-Unis va donc consister à changer le paradigme actuel, en capitalisant sur leurs forces, c’est-à-dire la maîtrise des technologies de l’Internet : il ne s’agira pas de faire évoluer les réseaux voix mobiles vers le multimédia mobile, mais de rendre mobile le réseau Internet tout en lui faisant supporter la voix.

La téléphonie sur Internet, axe de développement stratégique des Etats-Unis

Utiliser un réseau Internet pour transporter de la voix ne constitue pas une véritable révolution technologique. Numérisée, la voix est une donnée « presque » comme les autres qui exige en revanche un très bon niveau de qualité de service (débit, taux de perte, taux d’erreur …) de manière à permettre une conversation entre deux interlocuteurs ; en effet, si on peut se permettre qu’un e-mail mette quelques secondes pour atteindre son destinataire du fait de l’encombrement du réseau, une telle situation n’est pas envisageable pour soutenir une conversation vocale. Pendant longtemps, la bande passante disponible sur les réseaux a été insuffisante pour une utilisation de ce type ; le développement de l’ADSL chez les particuliers ou dans les PME, des fibres optiques pour les autres réseaux, permettent de disposer des ressources suffisantes pour la « téléphonie sur IP » (3). Avec des logiciels comme Skype (racheté récemment par Ebay), tout consommateur peut dorénavant utiliser son ordinateur pour téléphoner quasi gratuitement. Reste le problème de la mobilité.

Opération WiFi

Conçue il y a déjà une vingtaine d’années, la norme WiFi a été initialement prévue pour permettre à des ordinateurs de bureau de se connecter sans fil à un réseau local ; pensée pour une utilisation en espace clos, plutôt en complément d’une infrastructure existante, c’est une technologie simple et robuste mais qui ignore beaucoup d’aspects importants : sécurité des échanges, partage de la bande passante, interférences entre utilisateurs, consommation électrique excessive, itinérance d’une borne WiFi à l’autre sans perte de connexion… Mais le WiFi, à la norme 802.11b, c’est aussi un débit de 11 Mb/s, quand les réseaux sans fil inspirés du GSM ne proposent encore que 40 kb/s (nous sommes au début de l’année 2001). De quoi faire rêver alors que la course au débit s’intensifie dans l’ADSL. Malgré ces défauts, cette technologie va faire l’objet, à partir de la mi-2001, d’une offensive informationnelle sans précédent, tendant à démontrer qu’elle est toute indiquée pour des réseaux publics d’accès Internet. Rédactionnel dans les revues spécialisées, évangélisation des donneurs d’ordre ou des politiques (4), diffusion d’études marketing outrageusement optimistes (5), séances de travail sur les business models avec les opérateurs téléphoniques… tous les acteurs américains de la chaîne de la valeur sont mis à contribution. Pendant des mois, le monde de l’informatique et des télécoms ne va plus entendre parler que des hot spots, ces lieux publics où l’on pourra se connecter en haut débit, presque partout et pour presque rien. On notera au passage que la technologie WiFi est miraculeusement épargnée par le débat quasi hystérique sur la nocivité des installations GSM et de l’utilisation des téléphones portables. De quoi s’interroger sur l’origine de ces rumeurs. L’offensive atteint son apogée avec l’entrée en scène d’Intel. Le fondeur a mis au point l’architecture Centrino, spécialement étudiée pour faciliter la connexion WiFi et optimiser la consommation électrique ; il a convaincu les principaux constructeurs informatiques, lesquels proposent tous Centrino sur leurs nouveaux modèles ; il développe avec ceux-ci une communication publicitaire commune type Intel Inside. Bref, une fois encore « les loups chassent en meute ».

Plus fort encore, déclarant « qu’on ne peut pas vendre de Ferrari quand il n’y a pas d’autoroutes » (6), Intel finance le déploiement des premiers opérateurs publics WiFi : une multitude de petits acteurs voient ainsi le jour (7), une éclosion facilité par le fait que l’accès aux fréquences est gratuit, contrairement à celles de l’UMTS qui fait l’objet de redevances astronomiques. En amorçant ainsi la pompe, Intel créé l’illusion d’un marché du hot spot public qui, à défaut de se concrétiser par la suite, contribue à déstabiliser celui des technologies européennes en cours de déploiement. Déjà naturellement frileuses dans un contexte économique tendu, les entreprises utilisatrices hésitent en effet à s’engager ; quant aux « grands » opérateurs, ils doivent un temps reconsidérer leur stratégie. L’affaire fera long feu, le WiFi étant totalement inadaptée à la couverture d’espaces extérieurs. Néanmoins, en espace clos, il reste un concurrent sérieux de la téléphonie mobile : 40% des appels sont effectivement passés à l’intérieur du domicile. C’est insuffisant pour remplacer le GSM, mais suffisant pour altérer son équilibre économique. Bien que ce marché n’ait décollé ni en Europe ni aux Etats-Unis (8), l’industrie américaine revient aujourd’hui à la charge avec de nouvelles solutions miracles (WiMax ou évolutions de la norme WiFi), sensées résoudre tous les problèmes rencontrés jusqu’à lors. Mais la plus belle réussite des Etats-Unis sera d’avoir réussi à convaincre la communauté scientifique internationale de travailler à l’amélioration de la norme WiFi (9), la norme européenne directement concurrente HiperLAN2 étant par ailleurs abandonnée.

Quelle stratégie de puissance pour l’Union Européenne ?

Comme nous l’avons vu, la partie n’est pas encore gagnée par les différents protagonistes, la question majeure étant : l’UE a-t-elle compris qu’elle était un protagoniste ? Sur ce point, on ne sera pas surpris que la volonté de puissance européenne ne soit pas au rendez-vous : témoin le rapport commandité à IPTS par le Joint Research Center de la Commission Européenne. Page 52, nous découvrons le scénario d’évolution dit « constant change », considéré le plus réaliste (page 60) : le territoire européen y est décrit comme un champ de bataille entre les technologies issues de l’industrie américaine (évolution du WiMax) et celles venues d’Asie (4G). Au passage, le rapport mentionne avec fatalisme le risque de contestation des opérateurs 3G, porteurs d’investissements lourds non rentabilisés et de redevances astronomiques non amorties (10) ! Technologiquement pourtant, les recherches se poursuivent dans le sens d’une amélioration significative des débits : disponible dès 2006, l’évolution HSPDA de l’UMTS permet de disposer de 2 Mb par terminal ce qui est amplement suffisant compte tenu des besoins actuels. Certes, la partie n’est pas gagnée pour l’Europe, en affrontement direct avec l’Asie.

La concurrence des Etats-Unis est en revanche beaucoup plus fragile dès lors que l’Union Européenne accepte d’assumer son rôle : - En instituant des redevances équilibrées sur les fréquences WiFi et WiMax au lieu de laisser ces technologies libres de droit, ce qui constitue une concurrence déloyale - En bloquant la libération de nouvelles bandes de fréquences (11) au profit du WiFi ou du WiMax, bandes sur lesquelles ces normes sont techniquement plus compétitives, mais qui pourraient tout aussi bien être réservées à des technologies européennes en devenir (HiperLAN2) - En ne laissant pas s’installer un débat sur la nocivité des installations sans fil sans veiller à ce que la démarche soit agnostique vis-à-vis des technologies en cause, - En mettant en avant les impératifs de sécurité collective : il est tout de même paradoxal, compte tenu des événements du 11 septembre, que les Etats-Unis puissent pousser une technologie qui ne permettent pas la mise en place d’écoutes légales (une obligation pour les opérateurs GSM), sauf à « écouter tout le monde » (cf. Echelon), démarche en contradiction avec les impératifs de secret de la correspondance privée (12). - Tout aussi contradictoire, le 911 Act (26 octobre 1999) exige qu’à partir d’octobre 2001, les téléphones cellulaires transmettent des données de localisation aux services d’urgence, une date régulièrement repoussée à la demande des opérateurs. En toute logique, l’obligation devrait être étendue aux services de communication basés sur le WiFi ou le WiMax, beaucoup bien moins bien positionnés pour répondre à de telles exigences. A noter que tout brevet dans l’un ou l’autre des deux domaines précédents accorderait un avantage stratégique à la puissance qui le détiendrait. Sur le papier, l’Europe est donc tout à fait en mesure de maîtriser les manœuvres américaines pour se concentrer sur sa compétitivité face à l’Asie : les compétences technologiques existent mais ne sont pas clairement mobilisées dans une direction unique et conforme aux intérêts européens ; les industriels européens sont obligés de disperser leurs R&D entre les différentes technologies en concurrence alors qu’il serait plus efficace qu’ils puissent se concentrer « à coup sûr » sur une technologie européenne ; quant aux opérateurs, ils restent dans une attente prudente. Tous les pupitres sont là, la partition ne demande qu’à être jouée. Mais il manque un chef d’orchestre.

Jean Michel Pennetier EGE promo 2006

1. A mi-2001, malgré un doublement par rapport à 1998, le taux de pénétration aux Etats-Unis était de 36% alors qu’il dépassait les 63% en Europe de l’Ouest (base 15 pays) et 55% en France

2. Sur leur marché local, les Etats-Unis se contentent d’ailleurs d’évolutions prudentes vers la data mobile (réseaux dit « 2,5 G ») sans toucher aux technologies plus coûteuses comme l’UMTS.

3. Voir en annexe notre note « Le marché professionnel de la voix sur IP : un exemple d’alliance stratégique Etats-Unis / Europe »

4. Dans son enthousiasme, un député français ira même jusqu’à déclarer qu’avec le WiFi (11 Mbits), on n’avait plus besoin d’ADSL (1 Mbit au mieux à l’époque) ; celui-ci n’avait pas intégré à sa réflexion que les bornes WiFi sont elles-mêmes raccordées à Internet, le plus souvent en ADSL, le débit maximal étant par conséquent le débit le plus faible de la chaîne.

5. Certaines études prévoient alors plus de 10.000 hot spots publics en France en 2005 : il n’y en a pas le quart aujourd’hui.

6. Ce à quoi on pourra rétorquer que Ferrari n’a jamais financé d’autoroutes, si ce n’est de manière très indirecte par les PV pour excès de vitesse de ses clients

7. All Telecom, Meteor Networks, Naxos, Visacom, Wifirst … Une bonne partie de ces opérateurs se contente d’ailleurs de préempter des lieux de chalandise stratégiques dans l’espoir d’être rachetés ultérieurement au prix fort par les opérateurs traditionnels ; ils en seront malheureusement pour leurs frais

8. Les opérateurs mobiles qui disposent aussi d’une infrastructure fixe contribuent à calmer le jeu afin d’éviter la cannibalisation de leur clientèle. A noter également que l’industrie américaine va récupérer sa mise de manière imprévue sur le marché privé (5% des internautes français équipés WiFi à fin 2004), le consommateur étant séduit par la praticité de l’installation WiFi qui permet de connecter plusieurs ordinateurs sur un même lien ADSL, de connecter entre eux imprimante, scanner, bref de se constituer un petit réseau local sans y connaître quoique ce soit et sans défigurer son appartement avec un câblage anarchique.

9. Voir en annexe la road map normative du WiFi telle qu’on la présentait en 2001

10. “Guerrilla” markets arise, as an outgrowth from opportunistic investments in parallel technologies to 3G and 2G mobile. New entrants appear, starting with VoIPover WiFi, combined with early unlicensed spectrum for long distance WiFi (...). WiFi networks spead in an ad hoc pattern accross the USA, Asia and into Europe. Wmax pushes in fast behind, to interconnect and finally replace WiFi (...). A complete 4G mobile system (...) appears from Asia (...). 4G grows fast (increasingly so after 2010).

11. Sans trop rentrer dans les détails techniques, la norme WiFi 802.11a qui s’appuie sur une bande de fréquence actuellement réservée en Europe permet de doubler les débits par rapport à la norme 802.11b actuellement déployée ; de plus, le nombre de canaux est beaucoup plus important et permettrait d’envisager de vrais réseaux cellulaires. Quant au WiMax, les études d’Alcatel ont démontré qu’il n’était compétitif vis-à-vis de l’ADSL que dans la bande /// actuellement réservée.

12. Il faut donc se féliciter de l’initiative du ministère de l'Education nationale, de l’enseignement supérieur et de la recherche d’avoir suivi très rapidement les recommandations de Bernard Vors, Haut Fonctionnaire de Défense auprès du ministère, chargé entre autres, de la sécurité des systèmes d'information auprès de cette administration, visant à proscrire l’usage de Skype dans l'enseignement supérieur et la recherche TELEPHONIE FIXE SUR PROTOCOLE INTERNET : UN EXEMPLE DE CONVERGENCE D’INTERET EUROPE / Etats-Unis La téléphonie fixe sur protocole Internet est la nouvelle révolution de la téléphonie fixe en entreprise. Censée apporter de nouveaux services aux utilisateurs (globalement, toutes les ressources d’une messagerie type Outlook de Microsoft, mais appliquées à la voix), cette technologie faciliterait le travail collaboratif par une intégration plus poussée de l’informatique et de la voix. Les études annoncent un marché global de 10md$ en 2005, en augmentation de 70$ par rapport à l’année 2004 et, toujours très optimistes, évaluent à 40% le nombre d’installations qui devraient basculer sous IP en 2008, la France étant dans le peloton de tête européens aux côtés du Royaume Unis et des pays nordiques.

Une conférence à l’EBG (Electronic Business Group), en juin 2005, a permis de faire le tour de la réalité des usages après retour d’expérience des utilisateurs. Participaient à cette conférence : - Philippe van Haecke, DSI d’Auchan, qui a passé ses 160 sites en VoIP à l’occasion du remplacement de ses autocoms, a déclaré que le retour sur investissement n’avait rien d’évident, et que la technologie permettait surtout d’avoir une gestion centralisée par la DSI de l’ensemble des 32.000 postes téléphoniques, à l’identique de la gestion du parc informatique. Interrogé sur les nouveaux services, il a répondu qu’on était content de pouvoir toujours téléphoner ! - Laurent Allard, DG d’Axa Technology Services, prestataire interne d’Axa, a confirmé que le ROI était effectivement difficile à défendre, malgré des quantités importantes (100.000 collaborateurs dans 14 pays), d’autant que la concurrence joue peu car les différents fournisseurs ne sont pas compatibles entre eux. Il a ajouté que le business model n’était pas très clair et qu’on avait du mal à comprendre l’organisation de la chaîne de la valeur (fournisseurs, intégrateurs, opérateurs) - Jean-Louis Fournioux, directeur général de l’activité entreprise d’Alcatel, très intéressé à l’affaire, a précisé qu’il n’y avait plus à ce jour d’appel d’offres grands comptes sans VoIP et que celle-ci était retenue dans 50% des cas. Il a surtout confirmé que le remplacement des autocoms n’était plus dorénavant dans les budgets des Services Généraux de l’entreprise, mais intégrés au schéma directeur de la DSI. Confirmant que le ROI sur la seule installation téléphonique ne se justifiait pas, il a mis en avant des gisements de productivité à venir, liés à l’intégration téléphonie / informatique - Pour Jérôme Salun, directeur marketing de Completel, l’IP est pour l’opérateur une facilité de collecte des appels et, pour le client, l’avantage d’un interlocuteur unique pour la voix et la donnée. En résumant de manière un peu provocatrice, nous pouvons donc dire que les installations restent chères et que la non standardisation limite la concurrence : une fois qu’on a démarré avec un opérateur, il n’y a plus de négociation possible au fil des diverses extensions. Les utilisateurs peinent à imaginer les « services miraculeux » qui leur permettront de générer les gains de productivité sensés justifier le ROI de l’installation en IP et on est content quand ça marche ! Pourtant, ces clients cèdent apparemment sans trop lutter aux avances de leurs fournisseurs traditionnels (l‘américain Avaya, le français Alcatel et l’allemand Siemens représentent à eux trois la moitié du marché européen). Pour ceux-ci, l’innovation que représente la VoIP est le seul moyen de conserver leurs parts de marché face à l’arrivée des « low-cost » asiatiques sur le marché des autocoms traditionnels. Côté client, la VoIP justifie le regroupement de l'ensemble de la problématique de communication et d'information sous une même entité, la DSI, quitte à anticiper sur les bénéfices à venir. Ce qui démontre qu’européens et américains sont aussi capables de faire cause commune contre les asiatiques.