La déstabilisation des entreprises françaises en Argentine

En ce qui concerne la question des affrontements, les travaux académiques français en management stratégique se consacrent aux approches classiques (concurrence par les coûts et les prix, par l’innovation technologique, par la domination financière). L’élan de l’école environnementaliste, largement relayée par Richard d’Aveni a induit la nécessité de formaliser de nouveaux champs d’études. Les manœuvres liées à la création de barrière à l’entrée et à l’élaboration de sphères d’influences témoigne d’une évolution (contextuelle et organisationnelle) de la stratégie d’entreprise. Pourtant si l’on excepte les travaux de Philippe Baumard et Christian Harbulot, les mouvements offensifs sont abordées dans des perspectives strictement tactiques, et les procédés d’intelligence économique offensive (communément appelés Infoguerre) ne sont pas envisagés dans leurs dimensions stratégiques.

 

L’étude intitulée « Déstabilisation informationnelle des entreprises françaises en Argentine » menée dans le cadre du mastère SIAI part-time de l’ESSEC tend à valider la perspective stratégique de l’intelligence économique offensive. Elle souligne plusieurs constantes et tend à confirmer des tendances lourdes.

 

Compétition complexe sur un marché émergent

Ces marchés émergents font l’objet d’une compétition acharnée.

L’absence de visibilité quant à l’évolution de ces marchés induit de comprendre les intentions et les comportements des compétiteurs et des différents acteurs.

L’importance des enjeux économiques et financiers justifient (du moins elle l’explicite) le recours à des manœuvres de déstabilisation par l’information.

L’identification de la corruption du pouvoir politique dans une économie émergente.

Le lien entre les fonds d’investissement et les mécanismes de corruption.

L’évaluation des enjeux géoéconomiques et des intérêts de puissance figure comme une procédure obligatoire dans tout diagnostic stratégique de l’environnement.

L’identification des comportements d’acteurs issus de la société civile, qu’il s’agisse de relais ou point d’appuis, ou d’organisation visant à contester l’action des firmes, est également une question cruciale.

Ce travail réalisé par des cadres d’entreprises en scolarité à l’ESSEC avait un double objectif :

• sensibiliser des jeunes professionnels aux nouvelles formes d’affrontements économiques,
• illustrer l’effectivité de stratégies de puissances et de déstabilisation sur des marchés à forte croissance,

Il est le fruit d’un séminaire de 15 heures placé en début de formation. Il ne peut donc s’agir d’une étude exhaustive avec la détermination des stratégies de maîtrise des risques et d’élaboration de contre-information. Elle est en outre orientée vers la description et l’analyse de faits passées. Elle ne défend, ni ne met en cause aucune des entreprises françaises citées.

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