La catastrophe climatologique majeure qui a touché notamment la Louisiane fait ressortir un aspect fondamental des failles du système global de la sécurité des Etats-Unis. Pour le comprendre, il faut revenir à l’édification de ce pays.Depuis la création des USA, l’organisation des territoires génère naturellement un système potentiellement anarchique qui fait penser à un empilement de pouvoirs partant de la commune jusqu’à l’Etat, le tout chapeauté par une administration fédérale dont les compétences sont strictement définies par le rapport de force constant qui s’est affirmé entre les différents Etats membres de la bannière étoilée et le siège du pouvoir exécutif installé à Washington. Il n’existe pas dans ce pays comme en France de structures centralisées du type protection civile pour concentrer les secours en cas de catastrophe, ou d’unités de maintien de l’ordre très rapidement activables par le pouvoir central comme les milliers de gendarmes des escadrons de gendarmerie mobile ou les compagnies républicaines de sécurité de la Police nationale. Certes les dimensions territoriales ne sont pas les mêmes rien n’empêche les Etats-Unis- de se doter de tels outils si ce n’est la culture politique de ce pays, l’énorme différence qui existe dans la définition française du service public et l’état d’esprit des employés des services municipaux ou des administrations de chaque Etat.
Lors de la grande tempête de la fin de l’année 1999 qui a touché la France, l’efficacité des secours matériels dans le domaine du rétablissement de l’électricité a reposé sur l‘esprit de service public et la solidarité des personnels mobilisés pour la circonstance par l’entreprise EDF. Les scènes d’anarchie qui ont lieu (pillages, viols, scènes de terreur imposées par des gangs sans foi, ni loi dictés par l’instinct de sauvagerie)sont certes la résultante du chaos provoqué par les destructions des infrastructures vitales mais aussi par les carences de l’organisation nord-américaine de la société civile. Les policiers des communes américaines qui abandonnent leurs postes pour porter secours à leurs familles dans une logique du chacun pour soi peuvent agir ainsi parce que l’organisation communale de la fonction policière est très éloignée des règles du service public à la française. L’élection des chefs de la police, l’organisation et l’individualisation des tâches policières (cf. un policier seul dans une voiture de patrouille), le cadre très émietté de la formation de ces forces de police fragilisent d’autant plus la sécurité d’un pays lors de la désorganisation majeure des voies routières et des systèmes de communication. Les polices d’Etat n’ont pas la capacité opérationnelle de se substituer à ces lacunes.
La privatisation d’une partie du système sécuritaire américain a contribué à cette désorganisation. Une compagnie de sécurité privée dont la fonction de base est de faire du business n’a pas l’esprit de solidarité d’une entreprise de service public. Quant à la Garde nationale américaine, elle a déjà dans le passé montrer ses incompétences lors des grandes émeutes raciales des années 60/70 ou lors des attentats du 11 septembre car les avions qui étaient censés intervenir pour stopper l’un des avions détournés appartenaient à la garde nationale). Cette force paramilitaire est structurée sur le principe du volontariat de citoyens qui y effectuent des périodes régulières. Concrètement, la plupart de ces volontaires arrondissent leur fin de mois par des périodes d’engagement. Les unités de la Garde nationale sont donc très peu préparées en termes de professionnalisme pour être déployées rapidement et gérer des catastrophes naturelles de cette nature.
L’Etat centralisé français si souvent décrié par les admirateurs du libéralisme américain est à cet égard mieux conditionné que la première puissance du monde à faire face à ce genre d’épreuve. L’esprit de service public si souvent critiqué est un atout majeur qu’il ne faudrait pas sacrifier au nom du discours export sur la déréglementation des services publics que les Etats-Unis veulent imposer à l’Europe par le biais de Bruxelles. La sécurité a un prix collectif, ce n’est pas simplement un business ou un service rendu aux classes dirigeantes d’un pays comme cela semble être le cas aux Etats-Unis d’Amérique. C’est une des limites notables du patritisme américain dont le film à connotation historique Gangs of New York nous signalait déjà les limites politiques. Notons au passage que les ONG américaines qui sont censées défendre un esprit de service public, comme par exemple Public Citizen sont en silence radio total sur le sujet.
Lors de la grande tempête de la fin de l’année 1999 qui a touché la France, l’efficacité des secours matériels dans le domaine du rétablissement de l’électricité a reposé sur l‘esprit de service public et la solidarité des personnels mobilisés pour la circonstance par l’entreprise EDF. Les scènes d’anarchie qui ont lieu (pillages, viols, scènes de terreur imposées par des gangs sans foi, ni loi dictés par l’instinct de sauvagerie)sont certes la résultante du chaos provoqué par les destructions des infrastructures vitales mais aussi par les carences de l’organisation nord-américaine de la société civile. Les policiers des communes américaines qui abandonnent leurs postes pour porter secours à leurs familles dans une logique du chacun pour soi peuvent agir ainsi parce que l’organisation communale de la fonction policière est très éloignée des règles du service public à la française. L’élection des chefs de la police, l’organisation et l’individualisation des tâches policières (cf. un policier seul dans une voiture de patrouille), le cadre très émietté de la formation de ces forces de police fragilisent d’autant plus la sécurité d’un pays lors de la désorganisation majeure des voies routières et des systèmes de communication. Les polices d’Etat n’ont pas la capacité opérationnelle de se substituer à ces lacunes.
La privatisation d’une partie du système sécuritaire américain a contribué à cette désorganisation. Une compagnie de sécurité privée dont la fonction de base est de faire du business n’a pas l’esprit de solidarité d’une entreprise de service public. Quant à la Garde nationale américaine, elle a déjà dans le passé montrer ses incompétences lors des grandes émeutes raciales des années 60/70 ou lors des attentats du 11 septembre car les avions qui étaient censés intervenir pour stopper l’un des avions détournés appartenaient à la garde nationale). Cette force paramilitaire est structurée sur le principe du volontariat de citoyens qui y effectuent des périodes régulières. Concrètement, la plupart de ces volontaires arrondissent leur fin de mois par des périodes d’engagement. Les unités de la Garde nationale sont donc très peu préparées en termes de professionnalisme pour être déployées rapidement et gérer des catastrophes naturelles de cette nature.
L’Etat centralisé français si souvent décrié par les admirateurs du libéralisme américain est à cet égard mieux conditionné que la première puissance du monde à faire face à ce genre d’épreuve. L’esprit de service public si souvent critiqué est un atout majeur qu’il ne faudrait pas sacrifier au nom du discours export sur la déréglementation des services publics que les Etats-Unis veulent imposer à l’Europe par le biais de Bruxelles. La sécurité a un prix collectif, ce n’est pas simplement un business ou un service rendu aux classes dirigeantes d’un pays comme cela semble être le cas aux Etats-Unis d’Amérique. C’est une des limites notables du patritisme américain dont le film à connotation historique Gangs of New York nous signalait déjà les limites politiques. Notons au passage que les ONG américaines qui sont censées défendre un esprit de service public, comme par exemple Public Citizen sont en silence radio total sur le sujet.