L'Ecole de Guerre Economique et l'Université de Paris ASSAS ont organisé une conférence sur le thème ''Intelligence économique : décryptage''.
Nous reproduisons avec l'aimable autorisation de l'Association EGE le compte-rendu de cette conférence (http://www.associationege.com/index.php?action=actu&item=2)."Le 29 juin 2005, à la faculté de Droit de l’université de Panthéon-Assas avait lieu une conférence débat sur le thème Intelligence économique : décryptage. Je vous livre les principaux points exposés par les orateurs.
Propos de Bernard Carayon :
L’I.E. est une grille d’analyse nouvelle de l’environnement qui s’affranchit des canons universitaires et autres modus operandi classiques de l’action. Elle est particulièrement utile dans un environnement complexe. Le credo du députe du Tarn porte sur l’organisation de l’Intelligence Economique comme une politique publique. Son contenu s’organise autour de la sécurité économique, la formation des élites et l’organisation d’une influence internationale. Elle nécessite au préalable la mise en ordre d’une stratégie et la mutualisation des compétences. Pour cela, l’Etat français se doit de caractériser ses marchés stratégiques et les secteurs où l’Etat doit défendre ses intérêts de puissances.
Il compare à ce titre les 2 attitudes entre la France et les USA / Angleterre :
• Les USA sont libéraux à l’intérieur du pays mais protectionnistes à l’international notamment pour les marchés cibles ou dans le cadre de l’établissement des normes.
• La France, c’est l’inverse. Les décideurs sont protectionnistes à l’intérieur mais naïfs et libéraux à l’international.
Propos de Christian Harbulot :
Le droit est profondément différent d’un pays à l’autre. C’est donc un très bon moyen de camouflage surtout s’il est utilisé comme une arme contre l’adversaire. La carence principale des entreprises et des administrations françaises est de n’être pas capable de pratiquer des études comparées des activités juridiques à l’international. Les juridictions sont très variées d’un pays à l’Autre et elle contient un caractère culturel fort qui amène beaucoup d’entrepreneur à identifier les pratiques juridiques par rapport à son pays d’origine. Le droit et l’enquête juridique sont confronté à une autre forme d’opacité : La protection des informations financières des autres entreprises.
Les juristes sont particulièrement démunis par rapport aux problèmes financiers des entreprises. D’ailleurs l’Etat français lui-même ne sait pas anticiper, tracer et décortiquer les manipulations boursières. Un autre problème vient de l’application de la législation : les magistrats jugent sans prendre en compte la problématique de l’intérêt de puissance et le service de la patrie notamment par rapport aux rapports de force géopolitique et géoéconomique. Il n’y a pas à l’école nationale de la magistrature de cycle de formation sur l’intelligence économique et la géo-économie ce qui rend les magistrats particulièrement sensibles aux manipulations ou imperméable aux « orchestrations pénales » de la déstabilisation d’une entreprise par un concurrent international.
Conclusion :
Très bon format de conférence sur le thème du décryptage de l’Intelligence Economique. Il n’y a eu ni moralisme universitaire, ni présentation tendant vers l’espionnite, ni commercialisation de méthodologie. Le couple Harbulot plutôt intellectuel et Carayon un catalyseur de l’I. E. dans l’institution étatique est équilibré et complémentaire. A noter l’action de Bernard Carayon vers l’administration française. Nous savons tous à quel point l’action est décisive dans la culture française…"
Nous reproduisons avec l'aimable autorisation de l'Association EGE le compte-rendu de cette conférence (http://www.associationege.com/index.php?action=actu&item=2)."Le 29 juin 2005, à la faculté de Droit de l’université de Panthéon-Assas avait lieu une conférence débat sur le thème Intelligence économique : décryptage. Je vous livre les principaux points exposés par les orateurs.
Propos de Bernard Carayon :
L’I.E. est une grille d’analyse nouvelle de l’environnement qui s’affranchit des canons universitaires et autres modus operandi classiques de l’action. Elle est particulièrement utile dans un environnement complexe. Le credo du députe du Tarn porte sur l’organisation de l’Intelligence Economique comme une politique publique. Son contenu s’organise autour de la sécurité économique, la formation des élites et l’organisation d’une influence internationale. Elle nécessite au préalable la mise en ordre d’une stratégie et la mutualisation des compétences. Pour cela, l’Etat français se doit de caractériser ses marchés stratégiques et les secteurs où l’Etat doit défendre ses intérêts de puissances.
Il compare à ce titre les 2 attitudes entre la France et les USA / Angleterre :
• Les USA sont libéraux à l’intérieur du pays mais protectionnistes à l’international notamment pour les marchés cibles ou dans le cadre de l’établissement des normes.
• La France, c’est l’inverse. Les décideurs sont protectionnistes à l’intérieur mais naïfs et libéraux à l’international.
Propos de Christian Harbulot :
Le droit est profondément différent d’un pays à l’autre. C’est donc un très bon moyen de camouflage surtout s’il est utilisé comme une arme contre l’adversaire. La carence principale des entreprises et des administrations françaises est de n’être pas capable de pratiquer des études comparées des activités juridiques à l’international. Les juridictions sont très variées d’un pays à l’Autre et elle contient un caractère culturel fort qui amène beaucoup d’entrepreneur à identifier les pratiques juridiques par rapport à son pays d’origine. Le droit et l’enquête juridique sont confronté à une autre forme d’opacité : La protection des informations financières des autres entreprises.
Les juristes sont particulièrement démunis par rapport aux problèmes financiers des entreprises. D’ailleurs l’Etat français lui-même ne sait pas anticiper, tracer et décortiquer les manipulations boursières. Un autre problème vient de l’application de la législation : les magistrats jugent sans prendre en compte la problématique de l’intérêt de puissance et le service de la patrie notamment par rapport aux rapports de force géopolitique et géoéconomique. Il n’y a pas à l’école nationale de la magistrature de cycle de formation sur l’intelligence économique et la géo-économie ce qui rend les magistrats particulièrement sensibles aux manipulations ou imperméable aux « orchestrations pénales » de la déstabilisation d’une entreprise par un concurrent international.
Conclusion :
Très bon format de conférence sur le thème du décryptage de l’Intelligence Economique. Il n’y a eu ni moralisme universitaire, ni présentation tendant vers l’espionnite, ni commercialisation de méthodologie. Le couple Harbulot plutôt intellectuel et Carayon un catalyseur de l’I. E. dans l’institution étatique est équilibré et complémentaire. A noter l’action de Bernard Carayon vers l’administration française. Nous savons tous à quel point l’action est décisive dans la culture française…"