Lors de la conférence de presse tenue par le Premier Ministre anglais en compagnie de son homologue suédois, Tony Blair a présenté les trois axes de sa politique à la Présidence de l'Union européenne le premier juillet prochain :
• la globalisation ( avec les risques inhérents à la montée en puissance de la Chine et de l'Inde ;
• la sécurité ( lutte contre l'immigration clandestine, le trafic des drogues et le banditisme urbain );
• la défense ( développement d'une participation militaire accrue de chaque pays de l'Union dans le cadre d'une stratégie commune).
Cet homme a l'ambition de réformer la vieille Europe et de lui donner les moyens de lutte efficaces pour affronter les problèmes majeurs de la décennie à venir. Comme le laissait supposer la réaction de franche et générale hilarité de la Chambre des Communes, lors de la séance du vendredi 27 mai 2005, quand un représentant du Labour Party pria le Premier Ministre de promettre que le projet de constitution européenne n'allait pas, tel un Phénix, renaître des cendres encore fumantes françaises et bataves, Tony Blair fut lors de cette conférence de presse beaucoup plus incisif, tandis qu'à sa droite le Premier suédois opinait sans retenue. Selon le chef du gouvernement britannique, la grande leçon que les hommes politiques des vingt-cinq pays concernés doivent tirer de ces deux rejets retentissants est qu'il est devenu nécessaire de prêter, enfin, une oreille attentive au besoin d'un réel remaniement urgent des structures, exprimé par le vote négatif des populations consultées. Selon lui, les citoyens veulent un bouleversement complet des moyens de fonctionnement de l'Union. Ils désirent intensément une Europe d'un autre style. Sans la moindre oraison, Tony Blair déclare, ipso facto, l'Europe de Chirac défunte, tout comme la PAC à laquelle le président français, à moitié englouti par les tourbillons du renouveau, s'accroche désespérément, l'oeil rivé sur les rives rhénanes, en quête d'un ultime sursis de la fatalité. Las, malgré son prénom madame Merkel, en bonne prussienne, n'aura rien de l'ange gardien attendu.
Miieux que personne Blair a compris que George W. Bush, à qui il rend une visite presque mensuelle, n'est pas le "lame duck" que décrivent à loisir dans leurscolonnes partisanes moult journalistes démocrates. L'apparente obstination de la Maison Blanche à faire nommer Bolton ambassadeur auprès des Nations Unies, malgré le dérisoire filibustering des sénateurs de la minorité, prend peu à peu l'allure d'une épreuve de force gagnée d'avance. Durant le prochain semestre, Tony Blair veut souffler sur l'Europe l'équivalent du Seminole wind, vent annonciateur de profonds changements, ceux d'une renaissance programmée, et qui n'aura rien perdu durant sa traversée atlantique de son déterminisme américain. Délivré de sa maladie auriculaire qui parfois emportait son coeur dans un angoissant galop, Tony Blair peut maintenant d'un rythme soutenu sonner la charge du libéralisme dans une Union encore stupéfaite de ses audaces électorales.
• la globalisation ( avec les risques inhérents à la montée en puissance de la Chine et de l'Inde ;
• la sécurité ( lutte contre l'immigration clandestine, le trafic des drogues et le banditisme urbain );
• la défense ( développement d'une participation militaire accrue de chaque pays de l'Union dans le cadre d'une stratégie commune).
Cet homme a l'ambition de réformer la vieille Europe et de lui donner les moyens de lutte efficaces pour affronter les problèmes majeurs de la décennie à venir. Comme le laissait supposer la réaction de franche et générale hilarité de la Chambre des Communes, lors de la séance du vendredi 27 mai 2005, quand un représentant du Labour Party pria le Premier Ministre de promettre que le projet de constitution européenne n'allait pas, tel un Phénix, renaître des cendres encore fumantes françaises et bataves, Tony Blair fut lors de cette conférence de presse beaucoup plus incisif, tandis qu'à sa droite le Premier suédois opinait sans retenue. Selon le chef du gouvernement britannique, la grande leçon que les hommes politiques des vingt-cinq pays concernés doivent tirer de ces deux rejets retentissants est qu'il est devenu nécessaire de prêter, enfin, une oreille attentive au besoin d'un réel remaniement urgent des structures, exprimé par le vote négatif des populations consultées. Selon lui, les citoyens veulent un bouleversement complet des moyens de fonctionnement de l'Union. Ils désirent intensément une Europe d'un autre style. Sans la moindre oraison, Tony Blair déclare, ipso facto, l'Europe de Chirac défunte, tout comme la PAC à laquelle le président français, à moitié englouti par les tourbillons du renouveau, s'accroche désespérément, l'oeil rivé sur les rives rhénanes, en quête d'un ultime sursis de la fatalité. Las, malgré son prénom madame Merkel, en bonne prussienne, n'aura rien de l'ange gardien attendu.
Miieux que personne Blair a compris que George W. Bush, à qui il rend une visite presque mensuelle, n'est pas le "lame duck" que décrivent à loisir dans leurscolonnes partisanes moult journalistes démocrates. L'apparente obstination de la Maison Blanche à faire nommer Bolton ambassadeur auprès des Nations Unies, malgré le dérisoire filibustering des sénateurs de la minorité, prend peu à peu l'allure d'une épreuve de force gagnée d'avance. Durant le prochain semestre, Tony Blair veut souffler sur l'Europe l'équivalent du Seminole wind, vent annonciateur de profonds changements, ceux d'une renaissance programmée, et qui n'aura rien perdu durant sa traversée atlantique de son déterminisme américain. Délivré de sa maladie auriculaire qui parfois emportait son coeur dans un angoissant galop, Tony Blair peut maintenant d'un rythme soutenu sonner la charge du libéralisme dans une Union encore stupéfaite de ses audaces électorales.