Qui se cache derrière les opérations de désinformation menées contre Bernard Carayon ?

Médiatisé depuis que son travail a structuré le monde de l'intelligence économique en France, Bernard Carayon, a récemment été la cible de deux opérations de désinformation. Pour les acteurs et les spectateurs de l'exponentielle croissance de la discipline, deux articles de presse, qui datent de plusieurs mois, revêtent aujourd'hui une résonance tout particulière...


Une manipulation chilienne
Un journal électronique chilien, se targue dans un article du 21 janvier 2004   de décrypter une histoire de pots de vin lors d'une transaction d'avions de combat entre la Belgique et le Chili. Les propos du journaliste Jorge Molina Sanhueza, responsable de la section judiciaire du quotidien El Mostrador sont à la fois erronés et diffamatoires.

Erronés puisque l'article présente Bernard Carayon comme « le chef de l'intelligence économique en France ». Les initiés sauront bien sur qu'il n'existe pas à proprement parler ce type de poste. Tout au plus un leadership, au niveau du politique, de B. Carayon. Pour les béotiens, nous les laissons juger de la pertinence du travail d'approximation et de mauvaise foi journalistique de Jorge Molina Sanhueza. On a en effet du mal à croire qu'un titre de « chef de l'intelligence économique » puisse exister, pourquoi pas alors un « chef de l'économie », ou un « chef de la politique »? Les propos tenus dans cet article sont ensuite diffamatoires par la confusion opérée entre Bernard Carayon, député du Tarn, et son homonyme, l'homme d'affaire coupable d'avoir reçu des commissions illicites, en marge de la transaction.

Une manipulation française
Jacques Follorou, surveille pour Le Monde, les spasmes réguliers du monde de l'intelligence économique. L'affaire Otor, aux dimensions dépassant largement le conflit d'actionnaires, présente toutes les caractéristiques du scoop dont ce spécialiste des faits divers financiers raffole (M. Follorou couvre les déboires de Total en Birmanie, l'affaire Executive Life, Thomson-Matra,...).Pour son premier article sur l'intelligence économique M. Follorou consacre un demi-page de l'édition datée du 18 septembre 2004 à la guerre que se livrent Otor et Carlyle. Jacques Follorou laisse alors entendre que B. Carayon ait pu toucher une quelconque rémunération de sa rencontre avec les dirigeants d'Otor. La tentation du « tous pourris! » est alors la plus forte et l'emporte sur un nécessaire appui par des preuves tangibles. Bernard Carayon s'est donné une mission: porter au niveau politique une stratégie nationale d'intelligence économique et introduite un débat, vital, sur la puissance de la France. Le cas Otor, par la complexité des enjeux politico-financiers qu'il soulève, s'inscrit dans ce cadre et ne pouvait qu'intéresser au premier chef ce député!

Le dernier paragraphe de l'article de M. Follorou constitue un modèle pour la profession, si tant que le rôle du journaliste est de désinformer. Car sous les aspects les plus neutres, J. Follorou amalgame le soutien d'une cause (celle d'Otor) à la collusion d'intérêts. Dans le même sens, journaliste mentionne Alain Juillet qui aurait, lui aussi, dénoncé les manoeuvres de Carlyle mais, à l'inverse, absent de cette fameuse « black list » des personnalités qui ont été payés par Otor. La question de l'intégrité M. Juillet ne se pose même dans le cadre de notre article, on remarquera tout au plus que le politique est vénal, et le fonctionnaire au service d'une grande cause, analyse en substance de Jacques Follorou. Pour conclure, l'article, attaché aux nobles principes de la liberté d'expression, cite, sans s'en dégager, la ligne de défense de Carlyle: « sur fond d'antiaméricanisme, [Carlyle] est une cible facile pour les amateurs de politique-fiction, les soi-disant spécialistes de l'intelligence économique, les partisans des théories du complot et les opposants de l'administration Bush ». Derrière le langage de la communication, Carlyle souligne par là que ses principaux adversaires sont les journalistes scabreux, les consultants escrocs, paranoïaques mystiques et encore les opposants à l'unilatéralisme néo conservateur.

Il est dommage que le journaliste du Monde ne soit pas posé plus de questions dans ce qu’on peut appeler aujourd’hui une véritable guerre de l’information. Le 8 décembre dernier, Jean-Yves Bacques et Michèle Bouvier, les propriétaires et dirigeants du groupe cartonnier français, ont été placés hier en garde à vue à la brigade financière. Ce 8 décembre était une date stratégique car ce même jour, quelques heures plus tard compte tenu du décalage horaire, avait lieu une rencontre-clé  aux Etats-Unis entre le juge saisi cet été par Gary Fontana du cabinet américain Thielen Ried au nom de la famille Otor, afin de mettre en exergue les pratiques douteuses entre Carlyle et Clinvest, banque-conseil d’Otor et filiale du Crédit lyonnais aux  Etats-Unis.

Quelle ne fut pas la surprise des défenseurs d’Otor de voir les avocats de Carlyle se précipiter pour montrer au juge la dépêche de l’Agence France Presse qui narrait l’interpellation de Jean-Yves Bacques et Michèle Bouvier. Pour les avocats de Carlyle qui présentaient Jean-Yves Bacques et Michèle Bouvier comme des criminels, c’était un argument suffisant pour faire annuler la procédure déclenchée par Gary Fontana quelques mois plus tôt. Mais le juge refusa d’aller dans le sens des avocats de Carlyle. Bien sûr, pas un mot de cette étrange coïncidence dans les écrits du journaliste du Monde.