La crédibilité des médias français

Le Quotidien Le Monde a perdu 17% de ses lecteurs à la suite de la publication de l’ouvrage de Pierre Péan. La démission d’Edwy Pleynel de son poste de directeur de la rédaction n’est sans doute pas étrangère à cette chute du lectorat. Cette crise de défiance ne touche pas que Le Monde.

Le quotidien Libération subit aussi les contrecoups des fluctuations contradictoires de ses lignes éditoriales. Critique à l’égard des Etats-Unis dans le suivi de la politique étrangère (vieille tradition de Libération depuis sa création par des militants maoïstes en 1973), ce journal a un service économie qui est très inspiré par le politiquement correct de l’école américaine de gestion. Recruté après le départ des principaux journalistes de la première heure, les journalistes dus service économie ressemblent aux pro atlantistes largement majoritaires de la section 6 du Conseil National des Universités. En clair, la rédaction de Libération dénonce les crimes de Pinochet au Chili et le soutien actif de la CIA mais est encéphalogramme plat sur la manière dont les Etats-Unis nous portent des coups sur le plan économique. Etrange vision du monde qui ne doit pas déplaire aux néo conservateurs américains. Les manifs contre le coup d’Etat de Pinochet n’ont guère amoindris l’influence des intérêts américains en Amérique Latine. En revanche, les positions pro-américaines sans le dire du service économie sont très utiles pour noyer le poisson. C’est ainsi que Libération porte le discrédit sur toutes les formes de réflexion qui portent sur les enjeux géoéconomiques. Dernier avatar de ce type de manipulation pernicieuse de l’information, l’article que Libération a écrit sur l’Ecole de guerre économique. Le journaliste a volontairement ignoré une expérience originale menée au sein de l’EGE (exercice de six mois commandité par la direction de la stratégie de Gaz de France pour tester les méthodologies fondées sur la management des sources ouvertes) pour se concentrer sur tout ce qui pouvait être glané de « sulfureux ». Cet article est repris ainsi sur les sites anti-français aux Etats-Unis :

GEOSTRATEGY-DIRECT INTELLIGENCE BRIEF
French economic spies target U.S.
Special school trains students to collect intelligence
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Posted: December 11, 2004
1:00 a.m. Eastern

Editor's note: WorldNetDaily brings readers exclusive, up-to-the-minute global intelligence news and analysis from Geostrategy-Direct, a new online newsletter edited by veteran journalist Robert Morton and featuring the "Backgrounder" column compiled by Bill Gertz. Geostrategy-Direct is a subscription-based service produced by the publishers of WorldTribune.com, a free news service frequently linked by the editors of WorldNetDaily.
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France has established a special school for economic espionage that trains students to target U.S. technology and information.
The French newspaper Liberation reported last week the Economic War School, known as EGE, is training spies to collect the information.
The school has been training economic intelligence gathering for the past eight years in Paris. It was set up by the Defense Consultancy International, a semi-public company linked to the French Defense Ministry.
The school employs intermediaries for case studies in such areas as "destabilizing the salmon market" or opening the energy sector to competitors. French academics, journalists, retired military and intelligence officials work for the school.
"We do not break windows to get a file or follow someone to find out if he is a homosexual. It is clean intelligence," one student told the newspaper.
"If we taught [people] how to follow someone, plant listening devices or go through trash cans, then we would be a spy school," said Christian Harbulot, the school's director. "This is not taught here. However, we explain to the students that searching trash cans is common practice in economic espionage and that we have to pay attention to the papers that we throw out. On the other hand, manipulating information and destabilizing a business leader's private life is banned here."
Harbulot said the United States is the main target. "There is China but the United States is the top priority," Harbulot said. "There is true industrial competition and there are many fields where we have everything to lose. We cannot let ourselves be pushed around. A huge number of companies have disappeared because they were bought out or destroyed by the Americans. We have to protect ourselves."