Le monde du textile n'a plus que trois mois pour trouver une parade face à la concurrence des produits chinois qui risquent de déferler sur nos marchés avec la disparition du système des quotas, mettant en péril l'industrie de plusieurs pays. En effet, le 1er janvier 2005 disparaîtront les derniers quotas qui garantissaient un accès aux pays riches pour les importations textiles des pays en développement, aux termes de l'accord multifibres de 1975 que la Chine n'avait pas signé. La fin des quotas fait craindre aux petits pays producteurs comme aux gros importateurs un déferlement de vêtements fabriqués en Chine, déjà premier exportateur mondial d'habillement avec 28% du marché planétaire, contre 19% en 1995. Globalement, les conséquences pour l’ensemble des pays de l’OMC seront à double tranchant : d’une part positif, pour les consommateurs bénéficiaires d’une offre à bas prix ; d’autre part négatif, pour les entreprises du secteur textile dont les emplois seront une nouvelle fois menacés. Historiquement, la Chine était l’un des 23 membres fondateurs de GATT en 1947. Lorsque la République populaire chinoise a vu le jour en 1949, Taiwan a informé les Nations Unies en 1950 qu’elle voulait se retirer du GATT. Cette décision a été qualifiée d’illégale et de non valide par le gouvernement chinois. Ce n’est qu’en 1986 que la Chine demande officiellement à revenir dans le GATT. Malgré les nombreux changements qu’elle eu apporté à son système commercial, afin de le rendre conforme aux principes de GATT, la Chine n’a pas pu le réintégrer en 1994, l’empêchant ainsi de participer à la création de l’OMC en 1995.
En signant l’acte final de l’Uruguay Round à Marrakech en 1994, la Chine s’était engagée à appliquer l’ensemble des accords conclus sous l’égide de l’OMC. Pour les uns, il s’agissait d’un excellent prétexte pour contraindre le Chine à adopter des réformes d’envergure avant son adhésion à l’OMC. Pour les autres, tenants d’une approche plus souple, l’objectif était le passage de la Chine, de manière transitoire, vers une économie de marché conforme aux principes de l’OMC.
De nombreuses discordances au sein de la communauté internationale n’ont ainsi fait que repousser l’entrée de la Chine dans l’OMC.
Mis en œuvre en 1995, l’Accord sur le Textile et les Vêtements fixe les conditions de la réintégration du secteur dans le régime général de l’OMC et de la levée des restrictions quantitatives à l’horizon 2005 ; la question de l’adhésion de la Chine à l’OMC prend alors toute son ampleur.
La question cruciale, encore débattue aujourd’hui, relève de son statut à l’OMC en tant que nation la plus favorisée. Faut-il considérer la Chine comme un pays en développement ou comme un pays développé ? Empiriquement, deux contradictions se dessinent :
Entre la volonté du pays d’engager une marche vers la superpuissance commerciale, impliquant l’ouverture de son économie, et son repli intérieur. Le régime politique chinois pratique encore le contrôle de l’information et l’utilise comme un moyen de pouvoir.
De plus, la forte croissance économique de la Chine (de l’ordre de 4% par an) n’impacte pas la population, encore fortement touchée par la pauvreté.
Nous sommes donc en mesure de nous interroger sur la stratégie adéquate que le France devra adopter, dans le cadre de l’UE, afin de protéger son industrie textile.
La puissance de la Chine rayonne sur la scène internationale à travers divers secteurs-clés, dont l’industrie textile fait clairement partie. Nous pouvons anticiper que sa stratégie, à l’issue de la fin des quotas, découlera naturellement de ce constat. En effet, puisqu’elle possède déjà un réel avantage compétitif sur le secteur du textile, du à une domination par les coûts, la Chine ne va évidemment pas se priver d’envahir le marché mondial. La plue value dégagée servira ainsi à financer d’autres secteurs stratégiques clés sur lesquels l’Etat ambitionne de développer.
L’ensemble des autres acteurs, et notamment les entreprises françaises, doivent œuvrer pour une protection de ce secteur afin d’éviter des pertes d’emplois trop importantes, conséquence d’une compression des coûts de production. Le renforcement des barrières à l’entrée de l’UE, pour les produits textiles chinois, apparaît être une évidence. De plus, nous devons accentuer notre positionnement stratégique sur une production dite « haut de gamme ». Ceci nous permettra également de redéfinir précisément nos segments cibles, et de leur proposer une offre d’autant pertinente.
Nous avons annoncé précédemment que les fruits de la croissance économique n’avaient pas encore impactés l’ensemble de la population. Malgré cette contradiction, la place de la Chine au sein de l’OMC ne doit pas relever d’un statut particulier, lui conférant un statut de nation « privilégiée ».
Sans pour autant vouloir freiner sa croissance économique, il ne faut pas adopter de mesures favorisant l’expression de sa suprématie sur le secteur du textile.
Estelle KLING
En signant l’acte final de l’Uruguay Round à Marrakech en 1994, la Chine s’était engagée à appliquer l’ensemble des accords conclus sous l’égide de l’OMC. Pour les uns, il s’agissait d’un excellent prétexte pour contraindre le Chine à adopter des réformes d’envergure avant son adhésion à l’OMC. Pour les autres, tenants d’une approche plus souple, l’objectif était le passage de la Chine, de manière transitoire, vers une économie de marché conforme aux principes de l’OMC.
De nombreuses discordances au sein de la communauté internationale n’ont ainsi fait que repousser l’entrée de la Chine dans l’OMC.
Mis en œuvre en 1995, l’Accord sur le Textile et les Vêtements fixe les conditions de la réintégration du secteur dans le régime général de l’OMC et de la levée des restrictions quantitatives à l’horizon 2005 ; la question de l’adhésion de la Chine à l’OMC prend alors toute son ampleur.
La question cruciale, encore débattue aujourd’hui, relève de son statut à l’OMC en tant que nation la plus favorisée. Faut-il considérer la Chine comme un pays en développement ou comme un pays développé ? Empiriquement, deux contradictions se dessinent :
Entre la volonté du pays d’engager une marche vers la superpuissance commerciale, impliquant l’ouverture de son économie, et son repli intérieur. Le régime politique chinois pratique encore le contrôle de l’information et l’utilise comme un moyen de pouvoir.
De plus, la forte croissance économique de la Chine (de l’ordre de 4% par an) n’impacte pas la population, encore fortement touchée par la pauvreté.
Nous sommes donc en mesure de nous interroger sur la stratégie adéquate que le France devra adopter, dans le cadre de l’UE, afin de protéger son industrie textile.
La puissance de la Chine rayonne sur la scène internationale à travers divers secteurs-clés, dont l’industrie textile fait clairement partie. Nous pouvons anticiper que sa stratégie, à l’issue de la fin des quotas, découlera naturellement de ce constat. En effet, puisqu’elle possède déjà un réel avantage compétitif sur le secteur du textile, du à une domination par les coûts, la Chine ne va évidemment pas se priver d’envahir le marché mondial. La plue value dégagée servira ainsi à financer d’autres secteurs stratégiques clés sur lesquels l’Etat ambitionne de développer.
L’ensemble des autres acteurs, et notamment les entreprises françaises, doivent œuvrer pour une protection de ce secteur afin d’éviter des pertes d’emplois trop importantes, conséquence d’une compression des coûts de production. Le renforcement des barrières à l’entrée de l’UE, pour les produits textiles chinois, apparaît être une évidence. De plus, nous devons accentuer notre positionnement stratégique sur une production dite « haut de gamme ». Ceci nous permettra également de redéfinir précisément nos segments cibles, et de leur proposer une offre d’autant pertinente.
Nous avons annoncé précédemment que les fruits de la croissance économique n’avaient pas encore impactés l’ensemble de la population. Malgré cette contradiction, la place de la Chine au sein de l’OMC ne doit pas relever d’un statut particulier, lui conférant un statut de nation « privilégiée ».
Sans pour autant vouloir freiner sa croissance économique, il ne faut pas adopter de mesures favorisant l’expression de sa suprématie sur le secteur du textile.
Estelle KLING