TDF bradé à un fonds de pension britannique

Dans cet inextricable jeu de go autour du contrôle du marché privé de l’information dans le monde, nous rencontrons deux catégories d’acteurs : ceux qui ont une stratégie globale de puissance et ceux qui ne voient que le court terme au niveau de l’entreprise. L’affaire TDF s’inscrit-elle dans cette dimension ? Un internaute nous interpelle à ce sujet. Voilà ce qu’il nous écrit.« Le fonds de pension anglais Charterhouse s’introduit gentiment dans le capital de TDF, société qui contrôle jusqu'à ce jour la diffusion télé et radio en France (TF1, M6, Canal, France Télévisions, Radio France, et de nombreuses radios privées. C’est aussi le cas pour les filiales de TDF en Finlande, en Estonie, en Pologne.
A la suite de la récente loi de "privatisation " de France télécom qui était un des actionnaires de TDF, l'Etat est descendu en dessous des 50% dans le capital de FT. Comme FT a décidé de vendre ses parts, Charterhouse monte en puissance et va détenir 54,5% du capital de TDF. Le reste du capital se répartit ainsi :  15% environ détenus par la banque d'investissement IXIS, nouvellement rachetée par le Groupe Caisse d'Epargne à la Caisse de dépôts et consignations, le reste est détenu par la CDC (30%), 0,8% par le personnel.
Il se trouve aussi que le montage financier passe par un LBO par l'intermédiaire d'une banque luxembourgeoise !!!
L'Etat n'a pas bougé l'an dernier, pas plus que les députés. TDF est pourtant une société française, issue de capitaux et de technologies françaises (c'est la redevance, car TDF est issue de l'ORTF en 1974). Les médias ont relaté cette vente (dont on connaissait la teneur dès le 25 juillet) sans commentaire particulier. Il est inquiétant de penser que personne, et encore moins nos élus, ne se soient inquiétés de cette cession. Ils ont été éblouis par le fait que cela permettait à FT de poursuivre son désendettement par une importante plus value. D’une certaine manière, on fait comme avec Gemplus...
Il est fort à penser que ni Bercy, ni Bruxelles ne poseront de conditions à la vente (ils n'avaient pas non plus réagi lors de la constitution du LBO en 2002).
Charterhouse est dirigé par seize spécialistes issus de grandes écoles ou universités européennes ou américaines (Cambridge, Oxford, HEC, INSEAD, Harvard, Standford). Il serait intéressant de déterminer les liens de ce fonds britannique avec Charterhouse USA, ou avec le puissant groupe financier américain Citigroup (dont la presse l'an dernier disait qu'il était le principal bailleur de fonds). »