Les têtes cassées de l’intelligentsia française

Certains intellectuels français ont pris l’habitude de surfer sur le laxisme de la société française. Ils font ainsi un fonds de commerce des misères du monde, en n’hésitant pas à certaines occasions à devenir des agents d’influence objectifs d’une puissance étrangère.
Leurs thèmes de prédilection sont connus : la défense des Droits de l’homme et la préservation de la démocratie.C’est ainsi que trois d’entre eux Bruckner, Glucksmann, Kouchner ont signé une pétition dans le Monde daté du 3 septembre dernier sur le thème « cessons d’embrasser Monsieur Poutine ». Le prétexte de cette pétition est le comportement des « massacreurs » des forces de sécurité du Kremlin lors de la prise d’otages de l’école n°1 à Beslan. Chose incroyable, nos vaillants humanistes ne disent pas un mot sur le sens de l’acte des preneurs d’otages. Rappelons que les auteurs de cette prise d’otages ont justement choisi la cible d’une école hébergeant plusieurs centaines d’enfants pour tirer un profit maximum de la boucherie programmée auprès des médias mondiaux (les terroristes tchétchènes et leurs comparses savaient parfaitement que les forces de sécurité russes ne feraient pas dans le détail). Les Glucksmann et consorts n’ont dit pas un mot pour dénoncer la barbarie terroriste. Ce parti pris cynique n’est pas nouveau. Le nouveau « philosophe » André Glucksmann ne s’est jamais expliqué sur ses écrits dans le numéro spécial de la revue Les temps modernes paru en 1972 sous le titre Nouveau fascisme, nouvelle démocratie. Cet article de plusieurs dizaines de pages assimile la France de Pompidou à une dictature qu’il faut combattre. La Fraction armée rouge allemande (bande à Baader) et les brigades rouges italiennes s’inspirèrent de ce texte pour structurer leur pensée et leur ligne d’action. Des textes écrits à l’époque par ces deux organisation terroristes le confirment. Etrange silence de notre grand humaniste Glucksmann sur la portée de ces écrits antérieurs. Lorsqu’Emmanuel Lemieux a voulu l’interviewer sur ce sujet, il a fui l’auteur de Pouvoir intellectuel : les nouveaux réseaux paru chez Denoël en 2003, en prétextant n’importe quoi.
Un autre humaniste de pacotille est le « nouveau philosophe » enquêteur Bernard Henry Lévy. En décembre 2003, le Monde diplomatique révélait la manière grotesque et à la limite de la désinformation, dont Bernard Henry Lévy avait rédigé son ouvrage Qui a tué Daniel Pearl ?, paru aux éditions Grasset la même année. Dans son journal de 13h à 14h, RFI est revenu le dimanche 7 novembre 2004 sur ce triste épisode. Comment tolérer qu’un pseudo journaliste se moque à ce point de son lectorat ? Mais Bernard Henry Lévy ne méprise pas que ses lecteurs, il entretient une curieuse relation humaniste avec les employés de sa société de production cinématographique. Celui-ci a la réputation de ne pas verser les droits d’auteur de rediffusion des films achetés par la télévision. Précisons que la plupart des longs métrages produits par Bernard Henry Lévy ont été des échecs après leur sortie en salle. Bernard Henry Lévy s’en sort en jouant astucieusement sur les avances sur droits que lui verse le Centre National du Cinéma et surtout sur les droits de diffusion que lui règlent les chaînes de télévision. En bon humaniste, Bernard Henry Lévy oublie de verser les droits d’auteur aux employés qui ont travaillé sur le film, rediffusé plusieurs années plus tard après sa sortie en salle. A eux d’avoir une bonne mémoire et de suivre méthodiquement quand le film repasse à la TV pour réclamer leur dû. Quand c’est le cas (et ce n’est pas courant), la maison de production met plusieurs mois à régler en prétextant que Bernard Henry Lévy est constamment en voyages d’affaires.
Que dire enfin de Bertrand Badie,  la coqueluche des étudiants de Sciences Po Paris ? Pourfendeur de la place des Etats-Nations dans les relations internationales, il sort un ouvrage intitulé L'impuissance de la puissance chez Fayard en 2004. Rien d’étonnant à ce que les thèses propagées par Badie émeuvent autant les étudiants de Sciences Po Paris qui pensent d’abord à leur confort moral, sans que cela ne nuise trop à leur carrière future. Badie défend un monde débarassé des pulsions guerrières des Etas-Nations et prône le développement équitable. Franchement qui plaiderait l’inverse ? Le problème est que le monde ne fonctionne pas comme cela. A quoi sert Badie dans le système Sciences Po Paris ? Qui finance le laboratoire de Sciences politiques dans lequel travaille Badie ? Et quels intérêts représentent ces donateurs ? Espérons ne pas découvrir à l’avenir l’origine étrange de certains fonds qui alimentent une partie de la recherche de Sciences Po Paris. De mauvaises langues prétendent que des néoconservateurs américains se réjouissent du travail de sape mené par Badie auprès des élites françaises. Plus les diplomés de Sciences Po Paris nieront la légitimité de l’intérêt de puissance français, plus cela laissera les mains libres à d’autres dans le jeu terriblement cynique des relations internationales. Pour celles ou ceux qui ont envie de se rafraîchir la mémoire sur la manière dont nos amis américains ont manipulé certains membres de l’intelligentsia de gauche en Europe, reportez-vous à l’excellent livre de Frances Stonor Saunders Qui mène la danse ? La CIA et la Guerre Froide culturelle, paru aux éditions Denoël en 2003.