Les médias abordent enfin le cas des syndromes post-traumatiques

France 3 a diffusé lundi 25 octobre un reportage sur les troupes américaines en Irak dans le cadre d’un spécial Pièces à conviction. Image marquante parmi d’autres, ce militaire des forces spéciales US qui souffrait du syndrome post-traumatique. La jambe tremblante en permanence, les mains nouées, ce soldat d’élite nous renvoie au problème du rapport à la guerre. Appelés en France « vols bleus », ce type de syndrome est moins courant : moins de 10% des effectifs alors qu’aux Etats-Unis, on fait état de 17% des soldats revenant d’Irak qui sont touchés par ce phénomène.

Mais le taux semble beaucoup plus élevé dans l’hôpital qui recueille les blessés américains venant d’Irak. Un médecin de cet hôpital, chargé de soigner les victimes du syndrome post-traumatique, parle d’un quart des blessés. Comment expliquer cette différence entre armée française et armée américaine? La manière de vivre des citoyens américains, leur ignorance du monde extérieur, leur désintérêt pour les cultures étrangères sont une première explication. La formation des troupes US au combat est une deuxième explication. Mauvais de manière générale dans les stages commandos, les soldats américains sont trop dépendants de la chaîne logistique et de la technologie. Ils ne sont pas assez attentifs aux conditions primaires de la violence et du combat. Les industriels de l’armement français qui travaillent sur les nouvelles armes légères et la Délégation Générale à l’Armement devraient se pencher un peu plus sur leur tendance naturelle à copier le made in USA. Ce mimétisme peut s’avérer à terme catastrophique.

Pour info : Lu sur le site http://www.overdrive-audiovisuel.com
Intitulé « GI's en Irak : paroles interdites », un numéro spécial de Pièces à conviction permettra, le lundi 25 octobre à 20h55, d’entendre, pour la première fois, les GI’s américains témoigner de « leur guerre » en Irak... La désillusion est violente pour ces militaires, dont la moitié a moins de 24 ans : « On ne devrait même pas être ici… On doit rentrer, leur rendre leur pays. réparer ce qu’on a détruit ». 1000 morts, 7000 amputés et 24 000 soldats évacués pour raisons médicales : c’est le « coût humain » de cette guerre commencée il y a 19 mois. Toujours selon les indications de France 3, l’équipe de Pièces à conviction a pu pénétrer clandestinement dans le plus grand hôpital militaire américain. Après six mois en Irak, Daniel parle de la « maladie du cauchemar », le syndrome post-traumatique causé par ce conflit qui, en s’éternisant, ressemble à un nouveau Vietnam.