Les fragilités norvégiennes

Le Premier Ministre norvégien a dû déclarer la grève illicite et obligé les syndicats à entamer un processus de négociation forcé pour éviter une rupture d’approvisionnement du pétrole. Dans ce pays de 4 millions d’habitants, les syndicats ne plaisantent pas. Les 27 et 28 septembre 2004, les contrôleurs aériens ont déclenché une « grève surprise » de 48h pour protester contre le déménagement de leur site.Pour éviter de tomber sous le coup de la loi,  leur tactique a été simple : ils ont tous apporté un arrêt maladie le même jour. Les grèves sporadiques des contrôleurs aériens norvégiens risquent de s’étaler sur plusieurs mois, voire plusieurs années si ils ne trouvent pas un terrain d’accord avec les autorités.
La Norvège est le troisième producteur de pétrole mondial. Jusqu’à présent, le gouvernement norvégien a su protéger cette activité de toute influence politique ou sociale. Il semble que cette situation ne soit pas éternelle. Cette zone sensible avait déjà atteinte par la guerre de l’information qui a touché Total à propos de la construction d’un pipe line en Birmanie au milieu des années 90. A cette époque, Total a dépensé discrètement pas mal d’argent en communication pour redresser son image en Norvège, à cause des attaques informationnelles dont était victime le pétrolier français sur le web. La France importe 25% de son pétrole et de son gaz de Norvège par pipe line sous-marin. Ce pays a donc une importance stratégique.