La société de l’information bouscule les cultures les plus solides. En générant la diffusion instantanée de l’information à un niveau planétaire, Internet modifie le rapport au temps et le mode d’écriture des messages. Le Quai d’Orsay a bâti la philosophie de son action à partir du télégramme diplomatique chiffré et envoyé par télex.
Si le télex présente des avantages indéniables en matière de chiffrement et de structuration du mode rédaction des écrits rédigés par la diplomatie française, cette pratique est partiellement remise en cause en terme de souplesse d’emploi par les messageries électroniques. Le télex est un peu le SMS de l’administration alors qu’il n’est pas vécu comme cela. Un mail peut comporter en fichiers joints de l’image, de la parole, du texte sans oublier les power point. Cet élargissement des capacités de démonstration et de contenu par le mail soulève le problème de la création de connaissances et de son formatage par l’administration. Le suivi des évènements complexes aux quatre coins de la planète réclame une révision des critères d’efficacité. La crainte ressentie par l’administration du Quai porte sur le risque de remise en cause de la culture du personnel diplomatique en cas de révision de la pratique du télégramme.