Pas de stratégie de puissance pour la France sans unité nationale...

Selon nos confrères de l'agence Associated Press, la Direction Centrale des Renseignements Généraux (DCRG) a remis début juin au ministère de l'Intérieur un rapport s'inquiétant du "repli communautaire" constaté dans certains quartiers sensibles en France. Sur les 630 quartiers surveillés par les RG, la moitié seraient "ghettoïsés ou en voie de l'être", ce qui concerne potentiellement 1,8 million d'habitants, relève le document dont le quotidien Le Monde s'est procuré une synthèse mardi 13 juillet.Les RG, explique le Journal du soir, ont retenu huit critères pour déterminer "si un quartier sensible, suivi en raison de son exposition aux violences urbaines, est marqué par un repli communautaire". Les critères sont les suivants : nombre de familles d'origine immigrée, tissu associatif communautaire, commerces ethniques, multiplication de lieux de culte musulman, port d'habits orientaux ou religieux, graffitis antisémites et anti-occidentaux, existence à l'école de classes de primo-arrivants ne parlant pas français, difficulté à maintenir une présence de Français d'origine. Si un quartier répond à plusieurs de ses critères, les RG considèrent que des indices de repli communautaire existent. Cette étude n'a donc "pas de valeur scientifique et ne s'appuie pas sur des statistiques indiscutables", ajoute le quotidien. Elle vise à cerner une tendance à l'échelle nationale. Le rapport souligne en tout cas le "rôle croissant des prédicateurs islamistes radicaux" dont la présence a été constatée dans plus de 200 quartiers, ajoute Le Monde. D'après ce document, leur "prosélytisme intégriste (...) porte ses fruits, notamment auprès des jeunes et des enfants, pris en charge par de nombreuses associations qui oeuvrent dans le domaine sportif et éducatif" comme les crèches ou les écoles coraniques.

Selon la DCRG, l'école constitue "un véritable miroir grossissant des dérives". Les enseignants ont relevé une "radicalisation des pratiques religieuses (ramadan, interdits alimentaires), une certaine remise en cause des cours d'histoire, de sciences naturelles et de sport, tandis que les jeunes filles subissent de la part des élèves masculins des pressions pour porter le voile", d'après le rapport. Toujours d'après les RG, sous l'influence croissante de l'Islam radical dans les quartiers "ghettoïsés ou en voie de l'être", le statut des femmes se dégrade, en particulier celles d'origine maghrébine vivant à l'européenne, qui sont "régulièrement victimes d'injures et de violences". Selon la Police, les prêcheurs attisent chez les jeunes l'idée selon laquelle ils sont "victimes de discrimination et de racisme", provoquant en retour un racisme antifrançais. Reste que "les processus d'intégration des personnes d'origine maghrébine et de laïcisation de l'Islam se poursuivent avec force dans l'ensemble de la société française", notent les Renseignements Généraux.

Le ministère de l'Intérieur n'a pas souhaité commenter ce "rapport confidentiel", rappelant simplement que "dès son arrivée" place Beauvau, Dominique de Villepin avait "pris toute la mesure du problème du communautarisme" et s'était attaché à "oeuvrer pour la cohésion nationale". Dominique de Villepin, a rappelé lundi 12 juillet que son ministère, a déjà lancé plusieurs mesures dont la lutte contre l'immigration clandestine, la coopération avec le CFCM (Conseil français du culte musulman) pour la formation des imams, la création de conseils départementaux rassemblant tous les cultes, afin de combattre le racisme et l'antisémitisme. Sur les six chantiers présentés le 24 juin par le Ministère de l'Intérieur, deux concernent l'égalité des chances et la lutte contre les discriminations ... lesquelles ?
(Source : AP)

Jean-Baptiste Jusot