C’était une belle histoire. Un beau pays perdu entre la Mer Noire et les montagnes du Caucase, pauvre mais d’importance stratégique, du nom de Géorgie était gouverné par un vieux président corrompu, survivant du Politburo soviétique, Edouard Shevarnadze. Face à lui, le jeune et dynamique leader de l’opposition Mikheïl Saakashvili qui allait libérer le pays du vilain Shevarnadze dans une exemplaire Révolution des Roses.La Révolution des Roses fut déclenchée par la contestation des résultats des élections législatives de novembre 2003. Une partie seulement des votes était comptée et rendue publique, que déjà l’opposition dénonçait des fraudes massives destinées à donner une majorité parlementaire au parti du Président. La population géorgienne était désespérée et en colère contre les fléaux du chômage, de l’inflation galopante, des coupures incessantes de gaz et d’électricité. Mais il fallut attendre les deux derniers jours précédant la chute de Shevarnadze pour que les manifestations rallient enfin les grandes foules sur la place centrale de la capitale Tbilissi.
Le reste, nous l’avons vécu en direct sur CNN. Le beau et courageux Saakashvili qui prend d’assaut le Parlement une rose à la main et dépose le méchant Président Shevarnadze.
La fleur délicate, la jeunesse du héro et son pacifisme à la Gandhi firent de la Révolution des Roses géorgienne une belle histoire qui pourrait en inspirer d’autres…
Quelques faits qui ont étrangement échappé aux fins limiers de CNN :
- Saakashvili est diplômé en droit de l’Université américaine de Columbia (1994) et titulaire d’un doctorat de sciences juridiques de l’Université George Washington (1995). C’est à cette époque qu’il développe de nombreux contacts dans la classe politique américaine ;
- 80% des membres du nouveau gouvernement formé par Saakashvili après son élection triomphale à la Présidence de la République en janvier 2004 ont étudié et/ou travaillé aux Etats-Unis ; la plupart d’entre eux pour la Fondation Soros et l’agence américaine d’aide au développement USAID, notoirement très liée au Département d’Etat ;
- A la tête de l’opposition, on retrouve le mouvement de jeunesse ‘Kmara !’ (« Ca suffit ! » en géorgien) dont les méthodes, les slogans et les drapeaux sont calqués sur le mouvement yougoslave ‘Otpor’, fer de lance de la Révolution qui mit un terme au régime Milosevic. En fait de mouvement de jeunesse, ‘Kmara !’ est une structure issue d’un projet financé par la Fondation Soros à hauteur de USD 700.000 et visant à une « mobilisation citoyenne de la société civile ».
- Six mois passés en Yougoslavie ont permis à Saakashvili de se familiariser avec la méthodologie de la Révolution de velours ; lui et d’autres jeunes politiciens d’Ukraine, de Moldavie, d’Arménie, d’Azerbaïdjan, etc, ont été formés à la « transition démocratique accélérée » dans un centre situé à 70 km de Belgrade ;
- Autre personnage récurrent de cette belle histoire, l’ambassadeur américain en Géorgie, Richard Miles avait précédemment occupé les mêmes fonctions en Azerbaïdjan (1992-1993), en Yougoslavie (1996-1999) et en Bulgarie (1999-2001) où chaque fois des changements politiques spectaculaires amènent au pouvoir, soit par l’élection soit par la révolution, des régimes favorables aux Etats-Unis et à leurs intérêts ;
- Afin d’interrompre le discours de Shevarnadze devant le Parlement et de mettre en fuite le vieux Président, Saakashvili ne s’en remet pas qu’à la seule rose qui a fait sa gloire, mais aussi à un solide gilet pare-balles ainsi qu’à un groupe de gardes du corps bien armés qui l’aideront ce jour-là à pénétrer dans l’enceinte pourtant bouclée du Parlement ;
- A la seconde où était annoncée en direct sur CNN la nouvelle de la démission du Président Shevarnadze (avant même d’être relayée par les médias géorgiens !), un imposant feu d’artifice spontané était tiré depuis les hauteurs de Tbilissi ;
- Afin de soutenir l’objectif affiché par les nouvelles autorités géorgiennes de lutter contre la corruption dans la haute fonction publique, de grandes sociétés privées américaines (USD 3, 000,000) et Georges Soros lui-même (USD 2 ,000,000) vont financer le paiement des salaires du Président Saakashvili, du premier ministre Zhvania et du Président de l’Assemblée Burjanadze (USD 1,500) ainsi que ceux des ministres du gouvernement (USD 1, 200) .
Après cette dernière réussite de la Révolution des Roses en Géorgie, Georges Soros déclare ouvertement qu’il souhaiterait étendre l’expérience du changement de régime démocratique et pacifique au continent africain… En attendant, on scrute avec impatience la nomination de Richard Miles à son prochain poste diplomatique.
Dana Darbo
Le reste, nous l’avons vécu en direct sur CNN. Le beau et courageux Saakashvili qui prend d’assaut le Parlement une rose à la main et dépose le méchant Président Shevarnadze.
La fleur délicate, la jeunesse du héro et son pacifisme à la Gandhi firent de la Révolution des Roses géorgienne une belle histoire qui pourrait en inspirer d’autres…
Quelques faits qui ont étrangement échappé aux fins limiers de CNN :
- Saakashvili est diplômé en droit de l’Université américaine de Columbia (1994) et titulaire d’un doctorat de sciences juridiques de l’Université George Washington (1995). C’est à cette époque qu’il développe de nombreux contacts dans la classe politique américaine ;
- 80% des membres du nouveau gouvernement formé par Saakashvili après son élection triomphale à la Présidence de la République en janvier 2004 ont étudié et/ou travaillé aux Etats-Unis ; la plupart d’entre eux pour la Fondation Soros et l’agence américaine d’aide au développement USAID, notoirement très liée au Département d’Etat ;
- A la tête de l’opposition, on retrouve le mouvement de jeunesse ‘Kmara !’ (« Ca suffit ! » en géorgien) dont les méthodes, les slogans et les drapeaux sont calqués sur le mouvement yougoslave ‘Otpor’, fer de lance de la Révolution qui mit un terme au régime Milosevic. En fait de mouvement de jeunesse, ‘Kmara !’ est une structure issue d’un projet financé par la Fondation Soros à hauteur de USD 700.000 et visant à une « mobilisation citoyenne de la société civile ».
- Six mois passés en Yougoslavie ont permis à Saakashvili de se familiariser avec la méthodologie de la Révolution de velours ; lui et d’autres jeunes politiciens d’Ukraine, de Moldavie, d’Arménie, d’Azerbaïdjan, etc, ont été formés à la « transition démocratique accélérée » dans un centre situé à 70 km de Belgrade ;
- Autre personnage récurrent de cette belle histoire, l’ambassadeur américain en Géorgie, Richard Miles avait précédemment occupé les mêmes fonctions en Azerbaïdjan (1992-1993), en Yougoslavie (1996-1999) et en Bulgarie (1999-2001) où chaque fois des changements politiques spectaculaires amènent au pouvoir, soit par l’élection soit par la révolution, des régimes favorables aux Etats-Unis et à leurs intérêts ;
- Afin d’interrompre le discours de Shevarnadze devant le Parlement et de mettre en fuite le vieux Président, Saakashvili ne s’en remet pas qu’à la seule rose qui a fait sa gloire, mais aussi à un solide gilet pare-balles ainsi qu’à un groupe de gardes du corps bien armés qui l’aideront ce jour-là à pénétrer dans l’enceinte pourtant bouclée du Parlement ;
- A la seconde où était annoncée en direct sur CNN la nouvelle de la démission du Président Shevarnadze (avant même d’être relayée par les médias géorgiens !), un imposant feu d’artifice spontané était tiré depuis les hauteurs de Tbilissi ;
- Afin de soutenir l’objectif affiché par les nouvelles autorités géorgiennes de lutter contre la corruption dans la haute fonction publique, de grandes sociétés privées américaines (USD 3, 000,000) et Georges Soros lui-même (USD 2 ,000,000) vont financer le paiement des salaires du Président Saakashvili, du premier ministre Zhvania et du Président de l’Assemblée Burjanadze (USD 1,500) ainsi que ceux des ministres du gouvernement (USD 1, 200) .
Après cette dernière réussite de la Révolution des Roses en Géorgie, Georges Soros déclare ouvertement qu’il souhaiterait étendre l’expérience du changement de régime démocratique et pacifique au continent africain… En attendant, on scrute avec impatience la nomination de Richard Miles à son prochain poste diplomatique.
Dana Darbo