L'influence anglosaxonne pour structurer la marché de la sécurité privée
Terrorisme, fanatisme religieux, nationalisme exacerbé, bandes armées, guerres civiles larvées ou avérées, piraterie maritime, kidnapping…
Dans ce contexte mondial fortement déstabilisé, l’entreprise, pour préserver et pérenniser sa compétitivité doit anticiper, parer et contrer les risques qui menacent son activité.
Protéger et garantir l’intégrité physique des personnels et des familles, mais aussi des infrastructures est désormais devenu une priorité.Le marché de la sûreté et de la sécurité, dominé par les prestataires de services anglo-saxons, est estimé par les Etats-Unis à 100 milliards de dollars par an.
Capables de fournir des prestations de logistique, de soutien médical, de transport, d’installer et de maintenir des bases, d’assurer la protection des personnels, c’est 30 milliards de dollars, hors guerre du Golfe, qui auraient été versé en 2003 par le Pentagone aux divers sociétés privées anglo-saxonnes qui se partagent le marché bien réel du conseil militaire privé.
En Irak, plusieurs ambassades ont déjà privatisé leur sécurité en passant des contrats avec la société sud-africaine Meteoric (dont la Suisse). L’autorité provisoire et les Nations unies, ont signé avec Global Risk Strategy. Quant à Bechtel, elle a confié sa protection à Armor group.
Le Ministère irakien du pétrole a confier il y a quelques mois pour 35 millions d’euros la protection de ses installation à la société anglaise Iriny’s.
KBR (Kellog Brown & Root) aurait par ailleurs déjà facturé pour 1,2 milliards de dollars l’armée américaine qui lui a confié ses tâches de logistique et de soutien.
Souvent crées par d’anciens cadre issus de l’armée et composées d’anciens militaires, les sociétés françaises et anglo-saxonnes dites de sécurité privée sont « de facto » des « Sociétés Militaires Privées ».
Effectivement, les besoins exprimés par les clients, (qui requièrent de plus en plus des savoirs faire et des compétences directement issus du domaine militaire), les prestations effectuées, les appartenances passées des hommes qui les composent ou qui les dirigent classent résolument les « SSP » dans la catégorie de ce que les anglo-saxons nomment désormais lesSMP « Sociétés Militaires privées ».
Philippe ESCLAVIER, mai 2004