Anniversaire Kennedy : le mensonge d’Etat a de beaux restes

La presse mondiale fête les 40 ans de la disparition de John Kennedy. C’est l’occasion pour un certain nombre de médias de revenir sur l’affaire de l’assassinat à Dallas, le 22 novembre 1963. Un fait domine toutes ces célébrations : la volonté délibérée des médias de ne pas insister sur le seul élément qui élimine toute interrogation sur l’hypothèse d’un complot : la seconde balle qui frappe Kennedy. Saluons à ce propos la chaine Arte qui a diffusé le mercedredi 19 novembre une émission intitulée le meutre de JFK et pourquoi ?Cette émission a le grand mérite de dérouler l’enchaînement des évènements et d’insister sur ce que la plupart des médias persiste à ne pas vouloir commenter. Elle montre notamment le film agrandi du cinéaste amateur qui a filmé la mort de Kennedy. Une image résume tout : l’impact du second tir qui fait violemment partir en arrière la tête de Kennedy. Cette image, tout le monde peut le voir et la revoir. A elle seule, elle démontre qu’il y avait au moins deux tireurs ce jour-là sur les lieux de l’attentat. Oswlad, l’assassin présumé, était situé en hauteur dans un immeuble et ne pouvait tirer que dans le dos ou de manière plongeante sur la tête du Président. Pas de manière horizontale comme l’indique le film du cinéaste amateur qui a filmé la scène. L’auteur du reportage précise que cette scène a été censurée et « remontée » par la commission Warren pour camoufler cette évidence et donc dissimuler une preuve capitale qui infirmait les conclusions très hâtives du rapport du FBI et un an plus tard de la commission Warren.

Notons à ce propos qu’il est incroyable que l’émission Le Téléphone sonne de France Inter, diffusée vendredi 21 novembre, fasse parler d’illustres professeurs d’université qui concluent qu’il n’y a sans doute qu’un seul tireur parce qu’un auteur américain a enquêté durant 3 ans pour démonter les différentes versions sur les auteurs possibles de complot. Ils préféraient ne pas s’apesantir sur les travaux d’une commission parlementaire américaine présidée par M. Church concluant une décennie plus tard qu’il y avait eu sans doute eu un complot contre Kennedy. L’un des intervenants sur le plateau du Téléphone sonne a d’ailleurs étalé tout son talent en expliquant qu’il était normal que ce soient surtout les jeunes générations qui doutent sur la théorie du tireur unique car elles n’avaient pas vécu cette époque. A quoi pensait l’animateur de l’émission ce jour-là, pour ne pas réagir à telles tautologies ?

Pourquoi Infoguerre insiste-t-il tant sur cet événement ? D’abord pour démonter la manière dont certains journalistes manipulent l’opinion ou se laissent manipuler par de pseudo experts universitaires. L’affaire Kennedy se résume à une seule image : celle de l’impact de la seconde balle. La preuve éévidente du deuxième tireur, personne ne veut la voir. Deux tireurs, c’est la porte ouverte à la remise en cause de toute la mise en scène étatique orchestrée à l’époque par le Vice-Président Lyndon Johnson et son ami Edgar Hoover, patron du FBI pour faire passer de force la version d’un tireur unique, déséquilibré mental.
Deuxièmement, la meilleure manière d’occulter cette évidence est de la noyer en prenant le problème par l’autre bout, c’est-à-dire en se complaisant à étaler les multiples hypothèses de complot. L’information tue l’information. Ce principe magistral a été appliqué à la lettre par les dissimulateurs de la vérité. Les 7 ou 8 thèses de complot sans cesse agrémentées d’une nouvelle version tous les dix ans éloigne un peu plus l’opinion publique de la réalité des faits. En prenant l’affaire Kennedy par ce biais, on est sûr de tourner en rond et de n’aboutir qu’à des réflexions de sophiste à la Pierre Salinger ou à la Philippe Labro, ces admirateurs professionnels du Président Kennedy qui ont systématiquement recusé la thèse de la présence de plusieurs tireurs.

Comment expliquer une telle mauvaise foi journalistique et surtout le refus de réfléchir sur l’évidence ? L’assassinat de Kennedy n’est pas un fait divers, c’est la mise à jour de la faille majeure des Etats-Unis d’Amérique : le recours à la violence l’emporte sur l’ode à la démocratie. Le refus de chercher à savoir qui est derrière l’assassinat de Kennedy, aux Etats-Unis comme en Europe occidentale, exprime une certaine crainte de s’avouer l’évidence : le bouclier de la superpuissance est en train de se fissurer gravement. La fin du rêve américain commence le 22 novembre 1963 par cet énorme mensonge d’Etat que la grande majorité des médias occidentaux s’acharne encore à défendre.
Il est clair que la vérité sur l’affaire Kennedy porterait un coup fatal aux fondements mêmes de la démocratie américaine. C’est bien là la racine du trou noir comme le nomment les géopoliticiens de la Chine populaire. Tant que ce mensonge perdurera, l’image de la puissance américaine ne cessera de se dégrader. Le mensonge d’Etat de l’affaire Kennedy a généré d’autres mensonges d’Etat. L’apothéose est l’opéra médiatique orchestrée par les conseillers du Président Bush sur l’existence des armes de destruction massive détenues en Irak. Rappelons à ce propos que la protestation française ne portait pas sur le mensonge d’Etat de nos alliés maéricains mais sur la manière de trouver ces armes de destruction de massive. La stratégie du mensonge d’Etat validée par les instituions américaines aux lendemains de l’affaire Kennedy contituent la plus grave menace qui pèse sur l’avenir des démocraties occidentales. Aucun empire n’a survécu à cette politique. On ne peut pas faire ad vitam eternam le contraire de ce que l’on dit. L’empire américain est malade de ses mensonges. Les couvrir revient à se contaminer soi-même.

Christian Harbulot