La Scientologie au cœur des institutions européennes

Malgré le rapport parlementaire belge de 1997 qui définissait la Scientologie comme un mouvement « nuisible » et « dangereux » dont l’un des objectifs est de s'infiltrer dans les rouages du pouvoir, que celui-ci soit économique ou politique, cette secte a pu tranquillement installer ce mercredi ses nouveaux locaux en plein centre de Bruxelles, au cœur du « quartier européen ».Située au 91 rue de la Loi, dans un bel immeuble de trois étages, le « Bureau européen des affaires publiques et des droits de l'Homme » (et oui, c’est son nom) se trouve comme par hasard entre le Parlement et la Commission européenne, juste à quelques dizaines de mètres du siège du gouvernement fédéral belge. Même leur voisin du numéro 89 se trouve quelque peu bousculé, il s’agit du siège du parti des démocrates chrétiens flamands, le CD&V.
La proximité des lieux, l’ambiguïté sur le nom du bureau et les mises en garde du rapport parlementaire n’ont semble-t-il pas effrayé les institutions européennes.

En septembre 1999, la justice belge s’était pourtant intéressée aux finances et au système de fonctionnement de la Scientologie, mettant ainsi en lumière des milliards de dollars placés sur des comptes de la KB-Lux (branche luxembourgeoise d’une des plus importantes banques flamandes). En mars 2003, c’est le juge d’instruction Jean-Claude Van Espen qui inculpe neuf membres de la secte pour appartenance à une « organisation criminelle », « escroqueries » et « exercice illégal de la médecine ».
De même en France, la branche française de la secte a été mise en examen comme personne morale pour « escroquerie en bande organisée » par une juge d'instruction de Paris. En mai 2002, le tribunal de Paris a même condamné la branche francilienne pour le fichage informatique d'anciens adeptes. Cette méfiance de l’Europe est telle, que certains Länder allemands ont tout simplement interdit aux « scientologues » d'être fonctionnaires.

La secte de Scientologie, auto-proclamée « Eglise » de Scientologie, a été fondée à Los Angeles en 1954 par Lafayette-Ronald Hubbard, un auteur de science-fiction. Son principe fondateur : « rendre l’homme plus heureux par la compréhension de lui-même comme être spirituel », en se fondant sur une méthode de contrôle de soi : la Dianétique.
Elle disposerait de plus de 200 implantations répartis à travers le monde, et prétend rassembler une dizaine de millions d’adeptes. Elle recrute via un prosélytisme actif dans les rues, et même par de petites-annonces dans la presse.


Annonce d'une conférence de la Scientologie de Belgique publiée dans le quotidien Le Soir.
Source : RésistanceS

Aux Etats-Unis, la secte de Scientologie est reconnu comme une véritable religion, et affiche fièrement les quelques « stars » du show-business qui ont rejoint le mouvement. En France, elle compterait ainsi plusieurs milliers d'adeptes.

Les entreprises sont des cibles privilégiées de ce mouvement sectaire car ces dernières possèdent des hommes, de l'argent et du pouvoir. Sous couvert d’agence de communication ou d’organismes de formation, les« scientologues » dispensent des cours de management aux cadres ou des tests de développement de la personnalité.
La Scientologie cherche à s’infiltrer dans de grandes sociétés industrielles en y distillant une vision très particulière, et surtout dangereuse, de la gestion des ressources humaines. La constitution de réseaux internes d’adeptes « scientologues », ou même d’autres sectes, peut s’avérer déstabilisant quant à la confidentialité des informations. Nous ne pouvons que recommander la plus extrême vigilance quant au choix des organismes de formation, surtout quand cette dernière touche aux domaines du développement personnel. Les informations sur ces tentatives d’infiltration restent cependant parcellaires, puisqu’il apparaît que très peu de victimes portent plainte auprès de la justice.

AVS