Une dizaine d'Irakiens placés en garde à vue aux USA

Selon les autorités américaines, une dizaine d'Irakiens ont été placés en garde à vue aux Etats-Unis après interrogatoire de 11.000 d'entre eux au sujet de l'éventualité d'attentats.
Les personnes gardées à vue sont pour la plupart en situation irrégulière, mais certaines ont été arrêtées pour d'autres raisons, non spécifiées par les équipes du FBI et des services de l'immigration.Répondant aux protestations de certaines organisations de défense des droits de l'Homme, le gouvernement américain souligne que ces interrogatoires se font sur la base du «volontariat »(sic).
S'ils ne veulent pas être interrogés et s'ils sont sur le territoire américain en toute légalité, ils ne risquent rien, affirme le FBI, ajoutant que la plupart des quelque 50.000 Irakiens résidant aux Etats-Unis sont opposés au régime de Saddam Hussein.
Selon les militaires et les agences américains, l'opération a un double but :

  • d'une part recueillir, auprès des Irakiens qui résident légalement aux Etats-Unis, toute information susceptible d'aider l'armée américaine.


 

  • d'autre part, repérer ceux qui sont entrés sur le territoire de façon illégale.


Au sujet de la traque des Irakiens entrés clandestinement aux Etats-Unis, le Bureau de l'immigration et des douanes a indiqué qu'il s'agissait de mettre sous les verrous des individus qui pourraient menacer la sécurité des Américains.
Du côté des associations humanitaires, ces réponses sont loin d’être satisfaisantes. Chez les défenseurs des droits civiques on a du mal à croire à la version officielle des ces arrestations de masse.

Pour Dahlia Hashad, avocate d'une de ces associations, ces opérations de grande échelle produiraient l'effet contraire de celui recherché. D'un côté, le FBI compte sur les Irakiens pour qu'ils fournissent des renseignement susceptibles de les aider dans la lutte contre le terrorisme, mais de l'autre ils se mettent à dos toutes ces personnes en les traitant comme des suspects .

Maître Dahlia Ashad affirme aussi que son association a reçu de nombreux coups de fil d'Irakiens qui ont fui le régime de Saddam Hussein et qui s'inquiètent de devoir subir un interrogatoire uniquement en raison de leur origine.

Le FBI a encore une réponse à ces accusations graves. Il dit profiter de ces interrogatoires pour s'assurer que les Irakiens habitant aux Etats-Unis ne sont pas victimes de violences racistes ; il fallait y penser.
(JBJ selon Reuters)