La situation de nos forces est de plus en plus préoccupante. Les armées ne disposent plus aujourd'hui des ressources nécessaires à l'entretien des matériels pour pouvoir se consacrer à leur cœur de métier opérationnel. Le problème aujourd’hui n’est pas seulement d'équiper les forces armées, mais également de maintenir en condition et de moderniser les matériels déjà fournis.
Une externalisation du maintien en condition opérationnelle (dit MCO) ne peut être le simple objet d'une relation contractuelle entre un client (les armées) et un industriel. Il importe aussi de préserver une relation de confiance et de partenariat qui n'est pas compatible avec les simples conditions du marché, lorsque l'efficacité des militaires français, et dans de nombreux cas, leur vie, est en jeu.
L’entreprise nationale Giat Industries possède aujourd'hui l'ensemble du panel de compétences et de savoir-faire nécessaires à l'appui des forces terrestres françaises. Qu'il s'agisse d’ailleurs, du développement de nouveaux produits ou du maintien de ceux déjà en service, puisque plus de 80% des matériels de l'armée de terre sont sortis des chaînes de Giat Industries !
Ce n'est pas une simple question d'indépendance industrielle, mais de préservation d'un potentiel
industriel indispensable à la sécurité nationale et européenne. Cette entreprise nationale de défense est le seul acteur européen à maîtriser l'ensemble des compétences nécessaires à la réalisation des systèmes de combat terrestre : combat d'infanterie, blindés, artillerie et munitions, système d'arme fantassin, etc...
Giat Industries est certes surdimensionné par rapport aux contrats attribués par la DGA ces dernières années et à la faiblesse des exportations enregistrées, mais des voies demeurent ouvertes. Une véritable décision politique doit être prise afin de :
- rationaliser les commandes françaises (aujourd'hui ces commandes sont cycliques, ce qui est un non-sens industriel. Il importerait par exemple d'annualiser les contrats de munitions et les consommables),
- générer des marchés pluri-annuels dans le domaine du soutien logistique (un contrat de soutien devrait, logiquement, être aussi long que la durée de vie d'un équipement !),
- développer les programmes de recherche et développement,
- formaliser la politique de passation de marchés conforme à une stratégie industrielle nationale.
Il faut savoir que les interventions terrestres représentent plus de 70 % des effectifs déployés dans les opérations de maintien ou de rétablissement de la paix sous l'égide de l'ONU ou de coopérations bilatérales. Dans le même temps, l'OCCAR (l’agence européenne de l'armement) se lance dans des programmes de coopération majeurs dans le domaine terrestre... mais sans la France.
Alors dans ce contexte, la France veut-elle, oui ou non, conserver une autonomie d'action et jouer un rôle dans les futurs programmes d'armement terrestres européens ? La France a-t-elle la volonté politique d’agir sur le destin et la défense des peuples européens ?C'est là précisement que se trouvent les véritables questions, et non dans le résultat comptable de Giat Industries dont le patron n'est autre que l'Etat, seul actionnaire et donneur d'ordre.
L'Etat-actionnaire est-il actionnaire avant d'être l'Etat ?
J-B Jusot.
Une externalisation du maintien en condition opérationnelle (dit MCO) ne peut être le simple objet d'une relation contractuelle entre un client (les armées) et un industriel. Il importe aussi de préserver une relation de confiance et de partenariat qui n'est pas compatible avec les simples conditions du marché, lorsque l'efficacité des militaires français, et dans de nombreux cas, leur vie, est en jeu.
L’entreprise nationale Giat Industries possède aujourd'hui l'ensemble du panel de compétences et de savoir-faire nécessaires à l'appui des forces terrestres françaises. Qu'il s'agisse d’ailleurs, du développement de nouveaux produits ou du maintien de ceux déjà en service, puisque plus de 80% des matériels de l'armée de terre sont sortis des chaînes de Giat Industries !
Ce n'est pas une simple question d'indépendance industrielle, mais de préservation d'un potentiel
industriel indispensable à la sécurité nationale et européenne. Cette entreprise nationale de défense est le seul acteur européen à maîtriser l'ensemble des compétences nécessaires à la réalisation des systèmes de combat terrestre : combat d'infanterie, blindés, artillerie et munitions, système d'arme fantassin, etc...
Giat Industries est certes surdimensionné par rapport aux contrats attribués par la DGA ces dernières années et à la faiblesse des exportations enregistrées, mais des voies demeurent ouvertes. Une véritable décision politique doit être prise afin de :
- rationaliser les commandes françaises (aujourd'hui ces commandes sont cycliques, ce qui est un non-sens industriel. Il importerait par exemple d'annualiser les contrats de munitions et les consommables),
- générer des marchés pluri-annuels dans le domaine du soutien logistique (un contrat de soutien devrait, logiquement, être aussi long que la durée de vie d'un équipement !),
- développer les programmes de recherche et développement,
- formaliser la politique de passation de marchés conforme à une stratégie industrielle nationale.
Il faut savoir que les interventions terrestres représentent plus de 70 % des effectifs déployés dans les opérations de maintien ou de rétablissement de la paix sous l'égide de l'ONU ou de coopérations bilatérales. Dans le même temps, l'OCCAR (l’agence européenne de l'armement) se lance dans des programmes de coopération majeurs dans le domaine terrestre... mais sans la France.
Alors dans ce contexte, la France veut-elle, oui ou non, conserver une autonomie d'action et jouer un rôle dans les futurs programmes d'armement terrestres européens ? La France a-t-elle la volonté politique d’agir sur le destin et la défense des peuples européens ?C'est là précisement que se trouvent les véritables questions, et non dans le résultat comptable de Giat Industries dont le patron n'est autre que l'Etat, seul actionnaire et donneur d'ordre.
L'Etat-actionnaire est-il actionnaire avant d'être l'Etat ?
J-B Jusot.