Interview d'Anne-Marie PAYET Sénateur de la Réunion
Un député vient d’adresser une lettre au ministre de la culture pour lui demander d’intervenir auprès des chaînes de télévision pour qu’elles francisent les noms de leurs émissions telles que : Pop Stars, Music Awards, Star Academy... Que pensez vous de cette initiative ?
Elle est excellente, il faut en effet être vigilant. Certains de mes collègues élus ne voient pas le danger. Il faut défendre cette langue magnifique qui est plus qu’une langue. Elle véhicule des valeurs fondamentales. Chez moi, à la Réunion, la bataille pour la langue française fait rage. Certains groupuscules indépendantistes ont bien compris qu’en soutenant l’usage du Créole il affaiblissait un peu plus notre pays. Par exemple ils font exprès de changer les mots et d’appauvrir le français, ils écrivent le mot «case » à la créole «kase », comme pour nous défier.
Je fais du travail de fond pour défendre notre langue, en expliquant au recteur, au préfet et à toutes les autorités de l’île, l’importance de ce combat. Certains à la Réunion pensent que les opposants au français ne sont pas dangereux parce qu’ils sont minoritaires, c’est une grave erreur. Ils utilisent le Créole pour déstabiliser un peu plus la République. Même si les insulaires sont attachés à leur langue locale, dans leur immense majorité ils respectent la langue française. Le Français fait l’unité de la Réunion car il y a beaucoup de Créoles différents.
En tant que sénateur français comment voyez vous la francophonie au niveau international ?
Je pense qu’il faut expliquer au plus grand nombre qu’utiliser le français est un symbole fort. Les Français ne se rendent pas compte de la valeur de leur langue. Quand Brel chante ou Sengor écrit, ils subliment cette langue. Au sénat, c’est un véritable plaisir pour moi d’entendre des débats dans un Français d’excellente qualité. Quand j’entends ces discours c’est un peu comme une symphonie au-delà des opinions de chacun. Le choix des mots est juste et précis, la belle langue est à l’honneur. Néanmoins, la France ne doit pas avoir une attitude arrogante et de suprématie. La francophonie c’est avant tout des échanges et des aides mutuelles pour réduire lé différences. Cela peut être un facteur d’unité et de concorde, la France y gagnerait beaucoup. Le Français doit être proposé et soutenu en apportant des aides pédagogiques pour développer son usage sans pour autant écraser les cultures qui l’accueillent. A l’inverse, quand l’anglais s’impose il est exclusif, il arrive de manière insidieuse pour élargir un peu plus son emprise.
Il y a quelques mois, le président de la république a participer au sommet de la francophonie à Beyrouth. Beaucoup de francophiles y ont vu un signe fort, quel est votre sentiment, vous qui défendez la langue française ?
J’ai été très heureuse évidement de voir les pays francophones se réunir pour réfléchir ensemble de l’importance de la défense de notre langue commune. Ce que je regrette c’est que sur les cinquante chefs d’Etats, douze ne parlent pas le français !
Je me félicite en tous cas du thème choisi par le récent sommet : « le dialogue des cultures ». Notre langue peut-être un pont entre les cultures, une manière de fédérer tous ceux qui aiment notre langue et nos valeurs de Liberté, de respects des cultures, de fraternité... La francophonie ne doit pas être un club fermé, c’est une association où l’on est francophone par plaisir, il faut unir le dynamisme de tous ses membres à la fois. La langue française doit être un moyen de lutter contre la mondialisation anglo-saxonne que de plus en plus de gens dénoncent. C’est un moyen efficace de résister et de se battre, mais il ne faut pas oublier les fondements culturels de chacun.
Imaginer une maison d’édition francophone pour l’Afrique, comme le fait le poète congolais Kama Kamanda n’est pas une idée saugrenue ou farfelue, c’est même une excellente idée. Toutes les initiatives qui vont dans ce sens, c’est à dire dans la promotion de notre magnifique langue doivent être soutenue avec vigueur. Comme le président l’avait évoqué, je suis favorable à la création d'une grande chaîne de télévision internationale francophone, une sorte de CNN à la française !
Il faut avoir espoir, je crois sincèrement que nous avons les moyens, ce qu’il faut désormais c’est de la volonté politique.
Un député vient d’adresser une lettre au ministre de la culture pour lui demander d’intervenir auprès des chaînes de télévision pour qu’elles francisent les noms de leurs émissions telles que : Pop Stars, Music Awards, Star Academy... Que pensez vous de cette initiative ?
Elle est excellente, il faut en effet être vigilant. Certains de mes collègues élus ne voient pas le danger. Il faut défendre cette langue magnifique qui est plus qu’une langue. Elle véhicule des valeurs fondamentales. Chez moi, à la Réunion, la bataille pour la langue française fait rage. Certains groupuscules indépendantistes ont bien compris qu’en soutenant l’usage du Créole il affaiblissait un peu plus notre pays. Par exemple ils font exprès de changer les mots et d’appauvrir le français, ils écrivent le mot «case » à la créole «kase », comme pour nous défier.
Je fais du travail de fond pour défendre notre langue, en expliquant au recteur, au préfet et à toutes les autorités de l’île, l’importance de ce combat. Certains à la Réunion pensent que les opposants au français ne sont pas dangereux parce qu’ils sont minoritaires, c’est une grave erreur. Ils utilisent le Créole pour déstabiliser un peu plus la République. Même si les insulaires sont attachés à leur langue locale, dans leur immense majorité ils respectent la langue française. Le Français fait l’unité de la Réunion car il y a beaucoup de Créoles différents.
En tant que sénateur français comment voyez vous la francophonie au niveau international ?
Je pense qu’il faut expliquer au plus grand nombre qu’utiliser le français est un symbole fort. Les Français ne se rendent pas compte de la valeur de leur langue. Quand Brel chante ou Sengor écrit, ils subliment cette langue. Au sénat, c’est un véritable plaisir pour moi d’entendre des débats dans un Français d’excellente qualité. Quand j’entends ces discours c’est un peu comme une symphonie au-delà des opinions de chacun. Le choix des mots est juste et précis, la belle langue est à l’honneur. Néanmoins, la France ne doit pas avoir une attitude arrogante et de suprématie. La francophonie c’est avant tout des échanges et des aides mutuelles pour réduire lé différences. Cela peut être un facteur d’unité et de concorde, la France y gagnerait beaucoup. Le Français doit être proposé et soutenu en apportant des aides pédagogiques pour développer son usage sans pour autant écraser les cultures qui l’accueillent. A l’inverse, quand l’anglais s’impose il est exclusif, il arrive de manière insidieuse pour élargir un peu plus son emprise.
Il y a quelques mois, le président de la république a participer au sommet de la francophonie à Beyrouth. Beaucoup de francophiles y ont vu un signe fort, quel est votre sentiment, vous qui défendez la langue française ?
J’ai été très heureuse évidement de voir les pays francophones se réunir pour réfléchir ensemble de l’importance de la défense de notre langue commune. Ce que je regrette c’est que sur les cinquante chefs d’Etats, douze ne parlent pas le français !
Je me félicite en tous cas du thème choisi par le récent sommet : « le dialogue des cultures ». Notre langue peut-être un pont entre les cultures, une manière de fédérer tous ceux qui aiment notre langue et nos valeurs de Liberté, de respects des cultures, de fraternité... La francophonie ne doit pas être un club fermé, c’est une association où l’on est francophone par plaisir, il faut unir le dynamisme de tous ses membres à la fois. La langue française doit être un moyen de lutter contre la mondialisation anglo-saxonne que de plus en plus de gens dénoncent. C’est un moyen efficace de résister et de se battre, mais il ne faut pas oublier les fondements culturels de chacun.
Imaginer une maison d’édition francophone pour l’Afrique, comme le fait le poète congolais Kama Kamanda n’est pas une idée saugrenue ou farfelue, c’est même une excellente idée. Toutes les initiatives qui vont dans ce sens, c’est à dire dans la promotion de notre magnifique langue doivent être soutenue avec vigueur. Comme le président l’avait évoqué, je suis favorable à la création d'une grande chaîne de télévision internationale francophone, une sorte de CNN à la française !
Il faut avoir espoir, je crois sincèrement que nous avons les moyens, ce qu’il faut désormais c’est de la volonté politique.