Pour être entendu, il faut être fort, international et intraitable.
Celui qui l'affirme avec virulence n'est pas le patron d'une multinationale mais le directeur exécutif de Greenpeace international. Cet allemand d'une cinquantaine d'année vient de réussir un exploit qui restera dans les annales... des plus belles actions commandos !Greenpeace est parvenu à faire un coup d'éclat tout aussi spectaculaire que surprenant.
Vendredi 25 octobre, dans tout le Luxembourg, l'ONG a regroupé plus de 600 militants pour occuper 28 stations Esso sans jamais éveiller l'attention des autorités.
Pour mettre en place cette action coup de poing, il a fallu louer des dizaines de véhicules, préparer des paniers-repas pour chaque volontaire, distribuer des combinaisons, fabriquer des banderoles, des panneaux. Pour garder le secret jusqu'au jour « J », les militants n'ont appris leur destination finale que la veille au soir, lors du dernier briefing à l'hôtel Ibis de l'aéroport de Luxembourg, réservé pour l'occasion. Même le nom de l'opération avait fait l'objet de soins particuliers pendant toute la préparation. « Stop Esso » est devenu « Stop Adidas » et la ville de Luxembourg a été remplacée par Pékin. Difficile tout de même de ne pas se faire remarquer à 600 dans un hôtel ! Greenpeace a trouvé la parade :dans le hall de l'hôtel les militants expliquent à deux policiers qui sont de passages qu'ils sont ici pour un «séminaire financier ». Le lendemain, un des responsables policiers confiera qu'il ne s'en doutait «absolument pas »...
Avant de se coucher, chaque militant se voit remettre un numéro correspondant à sa station-service. Le samedi matin à 6 heures, les véhicules de location quittent l'hôtel et une heure plus tard 28 stations Esso sont occupées et bloquées. Au moment précis où toutes les pompes Esso du Luxembourg sont cadenassées, les responsables envoient les communiqués de presse et font des «wake-up calls », c'est à dire qu'ils contactent les journalistes en alerte prêts à couvrir l'événement. Parallèlement Greenpeace envoie ses propres caméramen sur les sites pour que les 2,8 millions de membres de l'ONG, présents dans 41 pays différents, puissent suivre l'opération « Stop Esso » en direct sur Internet !
Si l'on se réfère à la définition donnée par les historiens et les spécialistes des forces spéciales, la méthode utilisée par Greenpeace peut s'apparenter à une action « commando ».Des petites unités équipées et entraînées, du bon matériel, de la discrétion, de la rapidité et de l'efficacité, tous les ingrédients sont réunis pour faire un véritable groupe de choc.
Aujourd'hui Greenpeace agit avec une efficacité redoutable en mettant en pratique ces techniques très difficiles à contrer. Les Etats ou les multinationales ne peuvent pas aisément empêcher ces procédés, et c'est pour cette raison que certaines entreprises acceptent de figurer sur les déclarations de cette ONG. Au dernier Sommet de la Terre de Johannesburg, près de 200 multinationales, dont Shell, ont accepté de signer l'appel de Greenpeace !
La direction de l'ONG se dit de toute façon prête à continuer dans cette «voie iconoclaste qui sort des schémas purement idéologiques et des frontières traditionnelles ».
Dans son communiqué du 26 octobre, la compagnie pétrolière Esso a fait part de son «inquiétude » sur les conséquences néfastes de cette «affaire »sur «l'environnement local ».
Un tel succès risque peut-être de donner des idées à d'autres ONG...
JB.J
(Esso ExxonMobil est la cible de Greenpeace parce que cette firme pétrolière a été l'un des premiers contributeurs de la campagne de Bush Junior. A ce titre, elle a une influence sur la politique énergétique américaine. Greenpeace fait actuellement pression pour obtenir la signature du protocole de Kyoto par les Etats-Unis) .
Celui qui l'affirme avec virulence n'est pas le patron d'une multinationale mais le directeur exécutif de Greenpeace international. Cet allemand d'une cinquantaine d'année vient de réussir un exploit qui restera dans les annales... des plus belles actions commandos !Greenpeace est parvenu à faire un coup d'éclat tout aussi spectaculaire que surprenant.
Vendredi 25 octobre, dans tout le Luxembourg, l'ONG a regroupé plus de 600 militants pour occuper 28 stations Esso sans jamais éveiller l'attention des autorités.
Pour mettre en place cette action coup de poing, il a fallu louer des dizaines de véhicules, préparer des paniers-repas pour chaque volontaire, distribuer des combinaisons, fabriquer des banderoles, des panneaux. Pour garder le secret jusqu'au jour « J », les militants n'ont appris leur destination finale que la veille au soir, lors du dernier briefing à l'hôtel Ibis de l'aéroport de Luxembourg, réservé pour l'occasion. Même le nom de l'opération avait fait l'objet de soins particuliers pendant toute la préparation. « Stop Esso » est devenu « Stop Adidas » et la ville de Luxembourg a été remplacée par Pékin. Difficile tout de même de ne pas se faire remarquer à 600 dans un hôtel ! Greenpeace a trouvé la parade :dans le hall de l'hôtel les militants expliquent à deux policiers qui sont de passages qu'ils sont ici pour un «séminaire financier ». Le lendemain, un des responsables policiers confiera qu'il ne s'en doutait «absolument pas »...
Avant de se coucher, chaque militant se voit remettre un numéro correspondant à sa station-service. Le samedi matin à 6 heures, les véhicules de location quittent l'hôtel et une heure plus tard 28 stations Esso sont occupées et bloquées. Au moment précis où toutes les pompes Esso du Luxembourg sont cadenassées, les responsables envoient les communiqués de presse et font des «wake-up calls », c'est à dire qu'ils contactent les journalistes en alerte prêts à couvrir l'événement. Parallèlement Greenpeace envoie ses propres caméramen sur les sites pour que les 2,8 millions de membres de l'ONG, présents dans 41 pays différents, puissent suivre l'opération « Stop Esso » en direct sur Internet !
Si l'on se réfère à la définition donnée par les historiens et les spécialistes des forces spéciales, la méthode utilisée par Greenpeace peut s'apparenter à une action « commando ».Des petites unités équipées et entraînées, du bon matériel, de la discrétion, de la rapidité et de l'efficacité, tous les ingrédients sont réunis pour faire un véritable groupe de choc.
Aujourd'hui Greenpeace agit avec une efficacité redoutable en mettant en pratique ces techniques très difficiles à contrer. Les Etats ou les multinationales ne peuvent pas aisément empêcher ces procédés, et c'est pour cette raison que certaines entreprises acceptent de figurer sur les déclarations de cette ONG. Au dernier Sommet de la Terre de Johannesburg, près de 200 multinationales, dont Shell, ont accepté de signer l'appel de Greenpeace !
La direction de l'ONG se dit de toute façon prête à continuer dans cette «voie iconoclaste qui sort des schémas purement idéologiques et des frontières traditionnelles ».
Dans son communiqué du 26 octobre, la compagnie pétrolière Esso a fait part de son «inquiétude » sur les conséquences néfastes de cette «affaire »sur «l'environnement local ».
Un tel succès risque peut-être de donner des idées à d'autres ONG...
JB.J
(Esso ExxonMobil est la cible de Greenpeace parce que cette firme pétrolière a été l'un des premiers contributeurs de la campagne de Bush Junior. A ce titre, elle a une influence sur la politique énergétique américaine. Greenpeace fait actuellement pression pour obtenir la signature du protocole de Kyoto par les Etats-Unis) .