ll faut sauver le soldat Gemplus (suite)
Une petite précision pour situer l'enjeu :
Avant le 11 septembre 2001, il existait seulement dans le monde 3 sociétés qui maîtrisaient le savoir-faire très innovant dans le domaine des cartes sans contact.
La carte sans contact permet d'identifier grâce à des capteurs dissimulés l'entrée ou la sortie d'un individu en termes de contrôle d'accès. Une expérience a été effectuée avec succès à l'aéroport de Zurich. Les applications industrielles de la carte sans contacts ne sont pas que sécuritaires?. Un exemple, la carte sans contact permet d'identifier mais aussi de cerner l'information à communiquer à un client qui aurait à bénéficier de ce traitement de faveur. Ses applications futures sont très importantes en termes de parts de marché mondial.Il faut enfin préciser que
ces trois sociétés étaient françaises et ont été fondées par les créateurs de la carte à puces. La première est GEMPLUS, la seconde a été rachetée par
Schlumberger, la troisème est restée une toute petite entreprise dont le capital est verrouillé par les fondateurs.
Il n'est donc pas surprenant que les autorités américaines accordent, depuisle 11 septembre 2001, un intérêt majeur à la prise de contrôle de cette technologie. On peut le comprendre compte tenu des circonstances. Ce qui est moins compréhensible c'est l'extraordinaire absence de stratégie concertée du gouvernement Jospin sur un sujet aussi vital pour la sécurité nationale des pays visés par le terrorisme international et encore moins en termes de vision d'intérêt de puissance sur notre industrie de la connaissance.
On nous dit que l'administration Bush ne cédera pas d'un pouce sur l'affaire Gemplus. Ce défaitisme est lourd de sens. Nous le refusons en tant que patriotes et européens. Il est urgent de créer un mouvement d'opinion pour montrer l'ampleur de l'affaire Gemplus et ses retombées futures. Les anti-mondialistes ont su faire reculer l'OCDE sur l'Accord Multilatéral sur
l'Investissement. Avant leur action sur le net, personne n'aurait imaginé qu'un tel résultat soit possible. Il en est de même pour l'affaire Gemplus.
La priorité est de créer un mouvement d'opinion pour placer le débat au bon niveau.
Les décideurs français et européens peuvent encore inciter les Etats-Unis à acheter les licences du type cartes sans contact en passant un accord commercial avec Gemplus. Jusqu'à présent, ils leur ont laissé le champ libre. Profitant de cette absence de réaction sous le faux prétetxe que Gemplus est une entreprise privée, les Américains sont en train de s'emparer
sournoisement d'un patrimoine qui n'a été ni créé, ni développé par les entreprises américaines.
Un accord équilibré peut être négocié entre les deux parties (partenaires européens et américains) sur l'affaire Gemplus. Nous sommes devant un cas d'école de lobbying d'Etat. Espérons que le nouveau gouvernement français fera mieux que l'équipe précédente. Il s'agit, rappelons-le, de préserver notre patrimoine technologique, à la fois pour garantir la sécurité des
citoyens européens mais aussi pour garder des positions fortes dans les secteurs-clés que sont l'industrie de la sécurité et l'industrie de la connaissance.
Comité de défense des intérêts européens