Le GRU : le plus secret des services soviétiques 1918-1988

Par Pierre de Villemarest.
Trois initiales. Cinq chiffres : 44388. Inutile de chercher dans l'annuaire de l'URSS. C'est le numéro du plus secret des services secrets de l'URSS depuis 1918, le rival du KGB. Jamais son histoire n'a été racontée, des origines à 1988.

Le KGB est une émanation du Parti : le GRU vient de l'armée. La différence est énorme : par vocation, l'armée protège l'État tandis que le KGB protège le Parti qui a investi l'État.


Derrière l'URSS, celle de Gorbatchev, on voit resurgir l'ombre de l'armée. Il faut savoir ce qu'est le GRU pour comprendre ce qui va se passer maintenant à Moscou. Voici les affaires d'espionnage les moins connues des deux dernières années, particulièrement dans la chasse aux technologies de pointe. A Washington, Athènes, Paris, du japon à la Norvège. Tout cela reposant sur une documentation solide et illustré d'anecdotes qui laissent rêveur.

Voici comment, par l'intermédiaire d'une société norvégienne, la firme japonaise Toshiba a fourni récemment à l'URSS des machines permettant aux chantiers navals soviétiques de fabriquer enfin pour ses sous﷓marins des hélices spéciales : des hélices dont la forme atténurait considérablement le bruit de la propulsion dans l'eau; si bien qu'au lieu d'être repéré à plus de 200 milles de distance comme c'était généralement le cas, un sous﷓marin soviétique avait émergé en juin 1986 à 10 milles marins de la côte est des États﷓Unis sans qu'aucun sonar l'ait encore découvert.

Comment fonctionne le GRU, comment il recrute, comment ses agents sont implantés et comment ils opèrent dans divers pays et dans les grands organismes internationaux. Pour la première fois, un français, aidé d'un expert du Sénat américain, lève le voile sur le plus secret des services soviétiques : le GRU.

PIERRE DE VILLEMAREST. Auteur de plusieurs ouvrages sur l'URSS, l'espionnage contemporain, le terrorisme, les rapports soviéto﷓allemands, dont plusieurs ont été traduits en allemand et en anglais.
Fondateur en 1970 du Centre européen d'information, qui chaque vingt﷓cinq jours édite une lettre internationale dinformation, et chaque semaine des flashes confidentiels de même ordre.

CLIFFORD A. KIRACOFF. Spécialiste des problèmes est﷓ouest et de géopolitique. Diplômé B.A., M.A., Ph. D. de PUniversité de Virginie, section Affaires étrangères. Depuis 1982, conseiller à Washington dune commission du Sénat.