Selon une dépêche AFP tombée le 15 juillet dernier, des salariés de l'usine LU (Danone) située à Calais ont dénoncé une falsification des dates de fabrication de 450 000 paquets de biscuits et ont alerté la répression des fraudes. La direction de l'usine LU confirme qu'il y a eu "une erreur de consigne de codage, ayant entraîné un marquage erroné sur une série de la production". Elle assure que "toutes les mesures de précaution ont d'ores et déjà été prises", les biscuits incriminés ayant été stockés pour être soit à nouveau emballés, soit non distribués et détruits. La date de fabrication des petits-beurre concernés indique le 12 août 2002 alors qu'ils ont été produits les 25 juin, 8 et 9 juillet. Les syndicats ont dénoncé "une tromperie" et ont alerté la direction de la consommation, de la concurrence et de la répression des fraudes (DGCCRF) de Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais). Cette information a été confirmée par le directeur de la DGCCRF du Pas-de-Calais, Pierre Boulle, qui va instruire une enquête. Dans le cas présent, ce type de falsification sur la date de fabrication ne soulève pas n'a pas de conséquence sanitaire.
Cette crise informationnelle est liée à un conflit social qui oppose les syndicats et les dirigeants du groupe Danone. Le groupe Danone avait annoncé en mars 2001 la fermeture définitive d'ici trois ans du site de Calais (247 salariés), dans le cadre de la restructuration de sa branche biscuits. De leur côté, précise l'AFP, les syndicats estiment que la direction de l'usine LU "cherche à constituer des stocks, pour ne pas subir de rupture dans la distribution en cas de fermeture accélérée du site".
Ce qui est intéressant dans cette histoire, c'est sa triple dimension :
- une attaque subversive des syndicats qui prennent la direction de LU en flagrant délit de manipulation de l'information de nature commerciale.
- une implication d'un service administratif, la DGCCRF qui se retrouve dans une situation délicate car la réputation d'une filiale du groupe Danone est en cause dans cette affaire. Certains concurrents étrangers n'hésiteront pas à exploiter ses retombées de manière indirecte.
- la justification particulièrement maladroite de la direction de l'usine LU de Calais qui a qualifié d'"absurde" ces allégations, expliquant qu'il s'agissait d'un marquage erroné sur "une très faible part de la production, destinée à l'export". Cette déclaration peut être interprêtée de la manière suivante : cette petite erreur n'est pas grave car elle ne concerne pas les consommateurs français. En guerre de l'information, on appelle cela "se tirer une balle dans le pied".
Trois leçons sont à tirer de cet incident :
1) il se confirme que le groupe Danone est soit exposé aux retombées informationnelles des aléas techniques ou soit inversement, il a encore des progrès à faire en matière d'éthique consumériste.
2) Son système de communication de crise est déficient, voire nuisible pour ce qui concerne l'entreprise LU.
3) Les syndicats, à l'image d'ATTAC ou du mouvement anti-mondialisation, ont compris les avantges à tirer de cette exploitation offensive d’une faille informationnelle. Mais attention aux dérapages du type Greenpeace lors de la dégradation volontaire ou involontaire du bateau sponsorisé par AREVA dans la course de l'America's Cup.
Cette crise informationnelle est liée à un conflit social qui oppose les syndicats et les dirigeants du groupe Danone. Le groupe Danone avait annoncé en mars 2001 la fermeture définitive d'ici trois ans du site de Calais (247 salariés), dans le cadre de la restructuration de sa branche biscuits. De leur côté, précise l'AFP, les syndicats estiment que la direction de l'usine LU "cherche à constituer des stocks, pour ne pas subir de rupture dans la distribution en cas de fermeture accélérée du site".
Ce qui est intéressant dans cette histoire, c'est sa triple dimension :
- une attaque subversive des syndicats qui prennent la direction de LU en flagrant délit de manipulation de l'information de nature commerciale.
- une implication d'un service administratif, la DGCCRF qui se retrouve dans une situation délicate car la réputation d'une filiale du groupe Danone est en cause dans cette affaire. Certains concurrents étrangers n'hésiteront pas à exploiter ses retombées de manière indirecte.
- la justification particulièrement maladroite de la direction de l'usine LU de Calais qui a qualifié d'"absurde" ces allégations, expliquant qu'il s'agissait d'un marquage erroné sur "une très faible part de la production, destinée à l'export". Cette déclaration peut être interprêtée de la manière suivante : cette petite erreur n'est pas grave car elle ne concerne pas les consommateurs français. En guerre de l'information, on appelle cela "se tirer une balle dans le pied".
Trois leçons sont à tirer de cet incident :
1) il se confirme que le groupe Danone est soit exposé aux retombées informationnelles des aléas techniques ou soit inversement, il a encore des progrès à faire en matière d'éthique consumériste.
2) Son système de communication de crise est déficient, voire nuisible pour ce qui concerne l'entreprise LU.
3) Les syndicats, à l'image d'ATTAC ou du mouvement anti-mondialisation, ont compris les avantges à tirer de cette exploitation offensive d’une faille informationnelle. Mais attention aux dérapages du type Greenpeace lors de la dégradation volontaire ou involontaire du bateau sponsorisé par AREVA dans la course de l'America's Cup.