Les PDG des firmes multinationales côtées en Bourse consacrent en moyenne 30% du temps de travail au dialogue avec les analystes financiers. Cette dérive de l'emploi du temps des grands patrons a des conséquences néfastes sur le pilotage stratégique de leur entreprise. Plusieurs dirigeants français ont manifesté dernièrement leur mécontentement en se confiant « off record » à des journalistes de l'hexagone. Cette dérive souligne l'emprise des marchés financiers sur le management des grandes entités de l'économie mondiale. Depuis 10 ans, les places financières de Wall Street et de la City ont insidieusement profité de la montée en puissance de la société de l'information. Cela s'est fait par le biais des chaînes de télévision du type CNN ou Bloomberg qui affichent en permanence les cours de la Bourse sur leurs écrans. Cette gestion de l'information en temps réel a été relayée par le développement des fonds de pension et des nouvelles formes de capitalisation boursières qui créent un lien de dépendance de plus en plus coercitif entre les entreprises côtées et les gros lobbies d'actionnaires.
Le scandale Enron aurait pu servir de prétexte pour remettre les pendules à l'heure mais la pression des cabinets d'audit est telle que les patrons français n'osent pas entrer en rébellion pour l'instant. La règle non dite qui prévaut outre-Atlantique reste le pas vu, pas pris. Comment expliquer autrement la disparition de la scène mondiale du cabinet Andersen en moins de 40 jours. Andersen s'est fait prendre par la justice américaine, c'est tant pis pour lui. Les cabinets restants ramassent la mise. Mais rien ne dit que l'affaire Enron restera l'exception qui confirme la règle. Cette morale anglo-saxonne des affaires sent le souffre. Les multinationales européennes ne devraient pas attendre d'autres démonstrations par l'absurde pour réagir. Les « petits cons qui font la pluie et le beau temps à Wall Street et ailleurs » sont particulièrement vulnérables dans le domaine qu'ils maîtrisent le mieux, c'est-à-dire l'information. Il ne faudrait pas grand-chose pour les remettre à leur place réelle dans les enjeux majeurs de l'économie mondiale.
Le scandale Enron aurait pu servir de prétexte pour remettre les pendules à l'heure mais la pression des cabinets d'audit est telle que les patrons français n'osent pas entrer en rébellion pour l'instant. La règle non dite qui prévaut outre-Atlantique reste le pas vu, pas pris. Comment expliquer autrement la disparition de la scène mondiale du cabinet Andersen en moins de 40 jours. Andersen s'est fait prendre par la justice américaine, c'est tant pis pour lui. Les cabinets restants ramassent la mise. Mais rien ne dit que l'affaire Enron restera l'exception qui confirme la règle. Cette morale anglo-saxonne des affaires sent le souffre. Les multinationales européennes ne devraient pas attendre d'autres démonstrations par l'absurde pour réagir. Les « petits cons qui font la pluie et le beau temps à Wall Street et ailleurs » sont particulièrement vulnérables dans le domaine qu'ils maîtrisent le mieux, c'est-à-dire l'information. Il ne faudrait pas grand-chose pour les remettre à leur place réelle dans les enjeux majeurs de l'économie mondiale.