Un début de prise de conscience du monde agricole sur les limites du modèle américain
Derrière l'effet Bové se cache une autre réalité ; une partie de la paysannerie française est en train de comprendre que la stratégie de conquête commerciale de l'industrie agro-alimentaire américaine est devenue pour elle un danger majeur. Cet événement est de première importance, car qui pensent ainsi ne sont pas des paysans pauvres, issus des révoltes gauchisantes du Larzac, des Paysans travailleurs ou du modèle pro-communiste ; il s'agit de l'élite de la paysannerie traditionnelle, votant plutôt à droite et fortement impliquée dans le processus de production agricole hexagonal. Ces dissidents découvrent que la chute vertigineuse de leur chiffre d'affaires n'est plus conjoncturelle et que l'Europe a mis un genou à terre depuis 1992 sous la pression des lobbies d'outre-Atlantique. Les dissidents de la paysannerie française ne sont plus fascinés par le « Kings Ranch » de 500 000 hectares des années 50. Jadis présentée comme la figure emblématique de l'agriculture expansive américaine, le Kings Ranch ne fait plus aujourd'hui que 2000 hectares.
Les paysans français redécouvrent les fondamentaux de l'agriculture et cela les amère naturellement à l'échiquier géoéconomique. La climatologie de la planète a donné à la France et à l'Europe une place idéale et rare dans la stabilité des productions agricoles mondiales. Or ce dont souffre le monde, c'est justement l'instabilité de la production agricole. Les principaux points d'appui qui assuraient l'approvisionnement en dehors de l'Europe sont en crise : faillite du grenier argentin, déstabilisation du grenier de la corne de l'Afrique (Mozambique et Afrique du Sud), sans oublier la désinformation qui sévit au sein de la Commission européenne sur le soi-disant grenier ukrainien.
Si la mémoire du commissaire autrichien en charge de ces dossiers est particulièrement courte, les paysans français se souviennent que l'agriculture des pays de l'Est a toujours souffert des contrecoups très hasardeux dûs au climat continental. Dans ces régions, il peut geler fin mai, ce qui fait chuter vertigineusement la productivité de cérales à l'hectare.
Or que constate-t-on ? L'Europe agricole, Grenier stable du monde, restreint sa production. Etrange politique…
Les paysans français redécouvrent les fondamentaux de l'agriculture et cela les amère naturellement à l'échiquier géoéconomique. La climatologie de la planète a donné à la France et à l'Europe une place idéale et rare dans la stabilité des productions agricoles mondiales. Or ce dont souffre le monde, c'est justement l'instabilité de la production agricole. Les principaux points d'appui qui assuraient l'approvisionnement en dehors de l'Europe sont en crise : faillite du grenier argentin, déstabilisation du grenier de la corne de l'Afrique (Mozambique et Afrique du Sud), sans oublier la désinformation qui sévit au sein de la Commission européenne sur le soi-disant grenier ukrainien.
Si la mémoire du commissaire autrichien en charge de ces dossiers est particulièrement courte, les paysans français se souviennent que l'agriculture des pays de l'Est a toujours souffert des contrecoups très hasardeux dûs au climat continental. Dans ces régions, il peut geler fin mai, ce qui fait chuter vertigineusement la productivité de cérales à l'hectare.
Or que constate-t-on ? L'Europe agricole, Grenier stable du monde, restreint sa production. Etrange politique…