Infoguerre publie ce billet d'humeur qui révèle la crise des cadres intermédiaires de l'Etat. La révolte des policiers, puis la descente des gendarmes dans la rue, ainsi que les récentes grèves de personnels hospitalier et bientôt d'enseignants, sont autant de secteurs ou l'Etat est en crise grave et profonde.
Mais ce ne sont pas les seuls, un certain nombre de cadres des services de renseignements français ressentent, eux aussi, un malaise devant l'incapacité du politique à conduire une stratégie de conquête dans le domaine économique : l'exemple de Gemplus est hélas devenu un cas d'école.Ce cas d'école témoigne de l'obscurantisme et du nombrilisme d'une classe politique aussi archaïque que monothéiste et de l'incurie des responsables en charge du devenir du pays.
Nous avions l'inventeur,
Nous avions les brevets,
Nous avions l'outil de production,
Nous avions une position de leader mondial,
Messieurs les politiques, conseillers du prince spécialistes des technologies clefs, grands gourous de la défense du patrimoine industriel, service de renseignement orienté nouvelles technologies qu'en avez vous fait ?
Merci, au quarteron d'entreprises, appartenant souvent à l'industrie de défense, d'avoir réussi un intense lobbying auprès des instances étatiques pour conserver leurs parts de marché auprès de l'administration et des grands comptes.
Vous ne vouliez pas de solutions techniques innovantes, vous avez préféré les salons feutrés, les déjeuners d'affaires à l'observation du terrain à l'analyse des tendances, à l'emergence de nouvelles perspectives économiques.
On vous disait capitaines d'industrie vous n'étiez que de rustres usuriers, manoeuvrant des sots imbus de leur once de pouvoir.
Au final, GEMPLUS n'est plus français, et collectionne les accords et partenariats qui vont conforter sa position de leader au profit d'un autre pays.
Glosser sur l'entreprise citoyenne peut certainement rapporter quelques voix, éviter de trahir le futur économique d'un pays ou d'une union de pays est une tâche autrement plus noble...