La guerre écologique a commencé

M. Georges Bush, deuxième du nom, fait de nouveau machine arrière en s'opposant à l'application des accords de Kyoto, pourtant accepté par de nombreux pays. Cette réaction a suscité la colère des pays européens et du Japon qui voient en cette décision une totale remise en cause des négociations menées jusqu'alors.

Le monde écologique, et plus particulièrement les associations écologiques américaines, ne sont nullement surpris de cette décision. Les associations écologistes américaines avaient déjà tiré la sirène d'alarme en émettant de sérieux doutes quant aux promesses électorales du président Bush de respecter les accords engagés par les Etats-Unis dans la protection de l'environnement.

Pourtant les Etats-Unis sont à l'origine de 25% des émissions mondiales de gaz à effet de serre alors qu'ils ne représentent que 5% de la population mondiale. Le président américain ne souhaite pas que son pays s'engage dans une politique environnementale lourde, alors que des pays en développement comme la Chine ou l'Inde risquent de devenir les plus grands pollueurs de la planète.
Cependant, la Chine a entamé un vaste programme de préservation de l'environnement avec la Corée et le Japon. Et ce principalement en raison d'une pollution et d'une sécheresse croissante qui résulte en partie de la politique d'urbanisation qui a gravement entamé le climat et l'agriculture du pays et de la région. Des entreprises américaines et canadiennes participent d'ailleurs à favoriser le développement de l'environnement chinois grâce à une gestion de la production des entreprises. On constate donc que la Chine a commencé à prendre à bras le corps les questions d'environnement.

Devant l'urgence de la situation climatique de la planète, quelles sont les réelles motivations du président Bush ?


L'Europe et le Canada ont donc une longueur d'avance considérable dans le domaine de la production propre. Rattraper ce retard représenterait donc pour les entreprises et le gouvernement américain un véritable effort qui ne peut être entrepris aujourd'hui alors que la récession se fait sentir. Le risque de ralentir brutalement l'économie américaine et de perdre des parts de marché dans le commerce mondial n'est pas un scénario envisageable pour le gouvernement de M. Bush.

La décision prise par ce dernier est unilatérale. Elle provoque la surprise et la colère des pays qui ont participé à la difficile élaboration des accords de Kyoto, et qui souhaitent faire face à exigence urgente de stopper le réchauffement de la terre dont les conséquences pourraient s'avérer désastreuses :





  • Elévation du niveau des mers
    La fonte d'une partie des glaces polaires et le réchauffement des océans pourraient entraîner une élévation du niveau des mers, que les hypothèses moyennes évaluent à 50 cm, menaçant 92 millions de personnes vivant dans les zones côtières . Selon certaines hypothèses, une perte de terres de 6 % pour les PAYS-BAS, de 17 % pour le BANGLADESCH serait à prévoir. En FRANCE, certaines régions côtières seraient affectées, notamment les espaces deltaïques(delta du Rhône).




  • Famines, santé des populations
    Les risques de disette alimentaire et de famine peuvent s'accroître dans certaines régions de la planète: Asie du Sud, de l'Est, et du sud-est, régions tropicales d'Amérique Latine. Les vagues de chaleur seront plus intenses et plus longues: on prévoit donc un accroissement consécutif des maladies cardio-vasculaires; indirectement, un certain nombre de maladies se transmettront plus facilement (paludisme, dengue, fièvre jaune, encéphalites).




  • Crues et sécheresses, précipitations
    Une augmentation est à prévoir de la fréquence et de la durée des grandes crues et des grandes sécheresses. En France, en cas d'augmentation de 2°C de la température moyenne, les précipitations d'hiver augmenteraient de 20 %, les précipitations d'été diminueraient de 15 %.




  • Modification des courants marins
    Certains chercheurs envisagent la possibilité d'un ralentissement du " Gulf Stream " au niveau du nord de l'océan atlantique, ce qui aurait pour conséquence un fort refroidissement de la température moyenne en Europe occidentale alors que le niveau de cette température aurait tendance à s'élever sur le reste du globe " (source : site du ministère de l'environnement)

Autant dire qu'une véritable course à la montre est entreprise dans le monde pour réduire ces émissions qui risquent de s'accroître avec la croissance de la population mondiale.

Le comportement de Georges W. Bush ressemble fort à une tentative de coup de force, entrepris pour imposer un système favorable aux entreprises et à la population américaine bien différent de celui visé par les accords de Kyoto. A défaut d'imposer un système entier, le coup de force politique pourrait permettre aux américains d'obtenir des concessions favorables.

Cette décision du président américain a soulevé une vague de protestations dans le monde. Le président Jacques Chirac a qualifié "d'inquiétante et d'inacceptable" cette décision, le gouvernement britannique de Tony blair l'a juge "d'extrêmement grave", "préoccupante" pour le japon, "irresponsable" pour la Chine. Les pays du monde entier ont l'impression d'être pris en otage par les seuls intérêts des Etats-Unis.

Rappelons que l'Europe s'était converti au permis à polluer sous la pression américaine, mais à la condition qu'il soit plafonné à 50% des engagements souscrits. L'Europe doit réaliser 25,1% des prévisions de Kyoto soit un investissement de 9 milliards d'euros en 2010 qui se réduirait à 6 milliards avec les échanges de permis à polluer. Les Etats-Unis (responsable de 25% des émissions de gaz à effet de serre) doivent assumer 36,1% des engagements de Kyoto et diminuer de 7% leurs émissions de gaz nocifs d'ici à 2008-2012, selon Le Figaro. Or, selon le quoitidien, les Etats-Unis sont déjà à 13% au-dessus du seuil de 1990.
Leur comportement s'expliquerait donc par une impossibilité à respecter leurs engagements dans les délais impartis.

L'Europe n'a donc plus que trois choix :





  • Accepter de donner aux Etats-Unis les concessions demander. Ce qui montrerait de nouveau que l'Europe ne dispose d'aucuns moyens pour jouer les contre-pouvoir aux américains.








  • Pousser les Etats-Unis à revenir sur leur décision. Ce qui semble être peu probable mais tout à fait réalisable, si l'on emploi les méthodes propres (nous nous garderons ici de détailler précisément la stratégie à adopter).

L'Europe saisira-t-elle cette chance pour se repositionner sur la scène politique et diplomatique mondiale ?

Espérons que nos responsables européens ont bien compris qu'il ne s'agissait pas d'un poisson d'avril.

Infoguerre :

La contre attaque Echelon

Presse :

Le monde :

Gaz à effet de serre : M.Bush rejette le protocole de Kyoto (Samedi 31 Mars 2001)
M.Bush en pollueur (Editorial 31 Mars 2001)
Malgré l'indignation internationale, le président bush confirme son hostilité au protocole de Kyoto ( 29 Mars 2001).
Jacques Chirac dénonce l'attitude américaine sur l'environnement (31 Mars 2001)

Libération :

Bush se convertit à la Pollution (Mardi 20 Mars 2001).
Malgré l'indignation internationale, le président bush confirme son hostilité au protocole de Kyoto (Le Monde 29 Mars 2001).

Le Figaro

Réchauffement de la planète : tollé contre bush (30 Mars 2001)
Effet de serre : l'Europe prépare sa riposte (31 Mars 2001)

Ministère de l'environnement