Dans un article de l'Agence France Presse (AFP) du 30 novembre intitulé " Les Etats-Unis à l'abri de la vache folle ", on apprend que ce pays n'a jamais connu un seul cas de vache folle.Cette déclaration de la FDA (Food and Drug Agency), en pleine crise alimentaire en Europe, n'est pas anodine. Elle se place dans un contexte où les consommteurs s'interrogent sur la nature des aliments que l'on dépose dans leurs assiettes.
Par conséquent derrière le débat sur la sécurité alimentaire, il est en réalité question de santé publique.
La crise de la " vache folle " pousse les Etats-Unis à rassurer sa population qui s'interroge sur les conséquences d'un éventuel développement de la maladie dans le pays.
Pour cela, la FDA rappelle qu'en 1986 dès que le premier cas d'Encéphalopathie Spongiforme Bovine (ESB) fut détecté en Grande-Bretagne, la décision fut prise d'interdire toute importation de viande bovine en provenance de ce pays.
En 1987, les Etats-Unis élargissent l'interdiction à tous les ruminants en provenance de Grande-Bretagne, puis en 1997 elle étendra cette interdiction à toute l'Europe.
En août 1997, Les Etats-Unis décident d'interdire toute nourriture contenant des farines carnées détenant des protéines de mammifères. En revanche, les farines contenant ces mêmes protéines mais en provenance de porcins équins, volailles et produits laitiers sont toujours utilisées dans la nourriture des bovins.
Autre argument censé rassurer les consommateurs américains est l'utilisation du soja et du maïs, moins chère que les farines animales, dans l'alimentation des bovins.
Pour autant dans cet article, la FDA ne précise pas que ces deux aliments sont issus de la production transgénique partiellement interdite en Europe. Elle ne précise pas également l'utilisation des hormones de croissance dans l'élevage bovin.
Bizarrement, la FDA ne signale pas l'existence de cas similaires à la " vache folle " recensés ces dernières années chez les élans et faons du Nord du pays et au Canada.
En effet, dans un article de Associated Press de 1996, on peut lire qu'il existe des cas similaires de vaches folles chez ces mammifères d'Amériques du Nord. La maladie est appelée Encéphalopathie Spongiforme Transmissible (EST).
Selon le site en 1999 des cas cette fois-ci similaire à l'EST, ont été trouvés sur des élans et des faons. Il s'agit d'une maladie appelée Chronic Wasting Disease (CWD) qui touchait en janvier 2000, 4 à 8% des 62 000 faons vivant entre les régions du Colorado et du Wyoming.
On s'étonnera toutefois que la presse européenne ne se fasse pas l'écho des cas de CWD et d'EST aux Etats-Unis. Car malgré le fait qu'on n'est pu détecter des cas de " vaches folles " aux Etats-Unis et que qu'ils aient pris des mesures pour empêcher toute contamination, les risques de contamination existent. Effectivement, l'interdiction des farines animales étant partielle, il est très facile de démontrer que les vaches américaines continuent de se nourrir de farines animales.
En effet, l'interdiction d'alimentation des bovins en farines animales ne concerne que les farines à bases de protéines bovines. Donc, les farines à base de protéines issues d'animaux autres tels que le porc, le cheval ou la volaille (occasion de rappeler les problèmes de poulet à la dioxine), sont tolérées. Or ces derniers ne sont soumis à aucune interdiction de farines animales pour leur alimentation. Ces animaux peuvent donc être nourris par de la farine animale issue des abats bovins. On retrouve donc les farines bovines dans la chaîne alimentaire de nos amies les vaches.
La loi de 1997 ne fait donc que rallonger le cheminement des farines animales dans la chaîne alimentaire des bovins.
Dans cette même chaîne alimentaire interviennent également des aliments et produits plus ou moins interdits en Europe, tels que le maïs et le soja transgéniques ; ou encore les hormones de croissance interdites en France et qui effraient les consommateurs européens.
En reprenant l'article de l'AFP, on constate qu'aucune information ne " transpire " sur les informations précitées : Cas similaires d'ESB ; Alimentation des bovins par OGM et Hormone de croissance ; loi 1997 qui n'interdit pas véritablement les farines animales, mais rallonge plutôt son acheminement. Aucune contre-argumentation n'est proposée.
Et pourtant, il serait nécessaire de l'entreprendre. Car derrière cette affaire de " vache folle ", c'est le marché européen de l'exportation bovine qui est sérieusement touché et qui est donc en jeu.
L'Europe, notamment la France et la Grande-Bretagne, est un important exportateur de viande bovine en concurrence avec les Etats-Unis, le Canada et l'Australie. Les grandes régions importatrices que sont la Russie, l'Afrique et le Moyen-Orient sont très convoitées et également très sensibles sur les questions de sécurité alimentaire.
L'Europe, et en particulier la France, risque donc de perdre d'importantes parts de marché qui seront récupérées par les trois pays précités. Sauf, si l'Europe démontre que la maladie de la vache folle n'est pas un problème local mais international.
C'est ce que la France a voulu démontrer auprès de ses partenaires européens. Cela lui a permis de forcer l'Union européenne à décider l'interdiction de la commercialisation des farines animales en Europe.
Autres possibilités pour éviter que les pays clients de l'Europe n'aillent taper aux portes d'autres fournisseurs américains, canadiens ou australiens : Diffuser l'information selon laquelle il existe des cas similaires d'ESB dans ces pays chez les élans et les faons ; Montrer que les bovins américains australiens et canadiens peuvent être atteints d'ESB sachant qu'aucun contrôle pour détecter ses maladies n'est réalisé ; Montrer que ces mêmes bovins de part leur alimentation spécifique (hormones et OGM) peuvent tout autant développer de nouvelles maladies.
Enfin dernier élément pouvant appuyer l'argumentation des Européens, c'est la place des lobbies agricoles aux Etats-Unis. Ces derniers ont réussi à faire passer une loi " food sanders laws " qui interdit les journalistes de s'exprimer librement sur les risques sanitaires des produits agricoles sans avoir l'appuie d'experts scientifiques, limitant très fortement la quantité d'informations sur les problèmes de maladies animaliers et leurs analyses.
Les entreprises touchées par la crise de la vache folle ne retrouveront leurs activités qu'avec le retour de la confiance des consommateurs. Elles devront montrer qu'en France et en Europe, il y a une véritable mise en place d'un plan de contrôle et d'éradication de la maladie, et que celui-ci est inexistant chez d'autres pays producteurs.
Paradoxalement, elles pourront maintenir leurs parts de marché que si elles démontrent que cette crise ne concerne pas uniquement l'Europe mais tous les grands producteurs bovins. Mais, en Europe on peut garantir, du fait de contrôles sévères, la sécurité des produits vendus, ce qui n'est pas le cas ailleurs.
Encore une fois les entreprises françaises voire européennes, ne pourront sortir de cette crise qu'en prenant de véritables initiatives.
Par conséquent derrière le débat sur la sécurité alimentaire, il est en réalité question de santé publique.
La crise de la " vache folle " pousse les Etats-Unis à rassurer sa population qui s'interroge sur les conséquences d'un éventuel développement de la maladie dans le pays.
Pour cela, la FDA rappelle qu'en 1986 dès que le premier cas d'Encéphalopathie Spongiforme Bovine (ESB) fut détecté en Grande-Bretagne, la décision fut prise d'interdire toute importation de viande bovine en provenance de ce pays.
En 1987, les Etats-Unis élargissent l'interdiction à tous les ruminants en provenance de Grande-Bretagne, puis en 1997 elle étendra cette interdiction à toute l'Europe.
En août 1997, Les Etats-Unis décident d'interdire toute nourriture contenant des farines carnées détenant des protéines de mammifères. En revanche, les farines contenant ces mêmes protéines mais en provenance de porcins équins, volailles et produits laitiers sont toujours utilisées dans la nourriture des bovins.
Autre argument censé rassurer les consommateurs américains est l'utilisation du soja et du maïs, moins chère que les farines animales, dans l'alimentation des bovins.
Pour autant dans cet article, la FDA ne précise pas que ces deux aliments sont issus de la production transgénique partiellement interdite en Europe. Elle ne précise pas également l'utilisation des hormones de croissance dans l'élevage bovin.
Bizarrement, la FDA ne signale pas l'existence de cas similaires à la " vache folle " recensés ces dernières années chez les élans et faons du Nord du pays et au Canada.
En effet, dans un article de Associated Press de 1996, on peut lire qu'il existe des cas similaires de vaches folles chez ces mammifères d'Amériques du Nord. La maladie est appelée Encéphalopathie Spongiforme Transmissible (EST).
Selon le site en 1999 des cas cette fois-ci similaire à l'EST, ont été trouvés sur des élans et des faons. Il s'agit d'une maladie appelée Chronic Wasting Disease (CWD) qui touchait en janvier 2000, 4 à 8% des 62 000 faons vivant entre les régions du Colorado et du Wyoming.
On s'étonnera toutefois que la presse européenne ne se fasse pas l'écho des cas de CWD et d'EST aux Etats-Unis. Car malgré le fait qu'on n'est pu détecter des cas de " vaches folles " aux Etats-Unis et que qu'ils aient pris des mesures pour empêcher toute contamination, les risques de contamination existent. Effectivement, l'interdiction des farines animales étant partielle, il est très facile de démontrer que les vaches américaines continuent de se nourrir de farines animales.
En effet, l'interdiction d'alimentation des bovins en farines animales ne concerne que les farines à bases de protéines bovines. Donc, les farines à base de protéines issues d'animaux autres tels que le porc, le cheval ou la volaille (occasion de rappeler les problèmes de poulet à la dioxine), sont tolérées. Or ces derniers ne sont soumis à aucune interdiction de farines animales pour leur alimentation. Ces animaux peuvent donc être nourris par de la farine animale issue des abats bovins. On retrouve donc les farines bovines dans la chaîne alimentaire de nos amies les vaches.
La loi de 1997 ne fait donc que rallonger le cheminement des farines animales dans la chaîne alimentaire des bovins.
Dans cette même chaîne alimentaire interviennent également des aliments et produits plus ou moins interdits en Europe, tels que le maïs et le soja transgéniques ; ou encore les hormones de croissance interdites en France et qui effraient les consommateurs européens.
En reprenant l'article de l'AFP, on constate qu'aucune information ne " transpire " sur les informations précitées : Cas similaires d'ESB ; Alimentation des bovins par OGM et Hormone de croissance ; loi 1997 qui n'interdit pas véritablement les farines animales, mais rallonge plutôt son acheminement. Aucune contre-argumentation n'est proposée.
Et pourtant, il serait nécessaire de l'entreprendre. Car derrière cette affaire de " vache folle ", c'est le marché européen de l'exportation bovine qui est sérieusement touché et qui est donc en jeu.
L'Europe, notamment la France et la Grande-Bretagne, est un important exportateur de viande bovine en concurrence avec les Etats-Unis, le Canada et l'Australie. Les grandes régions importatrices que sont la Russie, l'Afrique et le Moyen-Orient sont très convoitées et également très sensibles sur les questions de sécurité alimentaire.
L'Europe, et en particulier la France, risque donc de perdre d'importantes parts de marché qui seront récupérées par les trois pays précités. Sauf, si l'Europe démontre que la maladie de la vache folle n'est pas un problème local mais international.
C'est ce que la France a voulu démontrer auprès de ses partenaires européens. Cela lui a permis de forcer l'Union européenne à décider l'interdiction de la commercialisation des farines animales en Europe.
Autres possibilités pour éviter que les pays clients de l'Europe n'aillent taper aux portes d'autres fournisseurs américains, canadiens ou australiens : Diffuser l'information selon laquelle il existe des cas similaires d'ESB dans ces pays chez les élans et les faons ; Montrer que les bovins américains australiens et canadiens peuvent être atteints d'ESB sachant qu'aucun contrôle pour détecter ses maladies n'est réalisé ; Montrer que ces mêmes bovins de part leur alimentation spécifique (hormones et OGM) peuvent tout autant développer de nouvelles maladies.
Enfin dernier élément pouvant appuyer l'argumentation des Européens, c'est la place des lobbies agricoles aux Etats-Unis. Ces derniers ont réussi à faire passer une loi " food sanders laws " qui interdit les journalistes de s'exprimer librement sur les risques sanitaires des produits agricoles sans avoir l'appuie d'experts scientifiques, limitant très fortement la quantité d'informations sur les problèmes de maladies animaliers et leurs analyses.
Les entreprises touchées par la crise de la vache folle ne retrouveront leurs activités qu'avec le retour de la confiance des consommateurs. Elles devront montrer qu'en France et en Europe, il y a une véritable mise en place d'un plan de contrôle et d'éradication de la maladie, et que celui-ci est inexistant chez d'autres pays producteurs.
Paradoxalement, elles pourront maintenir leurs parts de marché que si elles démontrent que cette crise ne concerne pas uniquement l'Europe mais tous les grands producteurs bovins. Mais, en Europe on peut garantir, du fait de contrôles sévères, la sécurité des produits vendus, ce qui n'est pas le cas ailleurs.
Encore une fois les entreprises françaises voire européennes, ne pourront sortir de cette crise qu'en prenant de véritables initiatives.