Dans la nuit du dimanche 10 décembre au lundi 11 décembre 2000, une quarantaine de militants de cette organisation ont pris position sur le céréalier " Polidefkisp " afin de l'empêcher d'accoster au port de Bassens. Raison invoquée, le céréalier transporterait du soja supposé transgénique.
Le lundi 11 décembre, les militants décident de laisser le bateau accoster et l'autorise à décharger deux cales contenant du soja non transgénique.
Le PDG de la société danoise Central Soya France, filiale d'Eridania Beghin-Say, a confirmé la nature transgénique d'une partie du soja contenue dans le cargo (10 000 tonnes) ; mais a affirmé que cette partie était destinée uniquement à l'alimentation animale.
Pour les militants il n'était pas question que soit déchargé ce stock, et par conséquent ont décidé de s'enchaîner sur les systèmes d'ouverture.
Cette obstination portera ses fruits puisque le jour même, au siège de l'entreprise internationale, un fax écrit par la maison mère de Central Soya informe les militants que la société danoise n'utilisera plus d'OGM pour son usine de Bordeaux.
Cette rapidité de décision a certainement permis d'économiser les éventuels coûts de communication qui aurait été engagés pour redorer l'image de la marque auprès des consommateurs, si le conflit avait duré.
Cette opération coup de poing prouve encore une fois l'importance du réseau d'informateurs de Greenpeace, qui lui permet de connaître la nature des produits transportés par un cargo, et affirme de nouveau sa forte capacité de mobilisation de ses troupes.
Cette opération démontre entre autres le poids que peut prendre une association contestataire issue de la société civile, sur une activité commerciale courante.
En effet, l'opération coup de poing à des conséquences sur :
- l'activité et l'image de Central Soya France qui ne peut utiliser ces stocks de soja pour la production de ses produits.
Le raisonnement bien que simpliste démontre la nécessité d'une parfaite analyse et compréhension du mode opératoire des mouvements contestataires présents aujourd'hui partout dans le monde (à l'image d'une multinationale), et plus particulièrement dans le monde occidental, leurs actions trouvant d'ailleurs un écho de plus en plus important auprès des consommateurs-citoyens.
Cette analyse permet avant tout d'anticiper ou de parer plus efficacement les opérations de ces mouvements contestataires.