L'apparition du dossier Transparency International sur le site Infoguerre a suscité de nombreuses réactions que nous avons analysées.Suite à la parution de ce dossier nous avons enregistré 2 types de réaction négative: 1) Une première catégorie d'individus, proche de certains milieux industriels français, estiment que d'aborder le dossier corruption comme nous l'avons fait c'est faire le jeu des Américains. Moins on en dit sur le sujet, et mieux on se porte tel pourrait être leur conseil. Cette position nous semble attentiste et dépassée pour les raisons suivantes :
Le combat contre la corruption est un thème majeur de la guerre de l'information géoéconomique à l'échelle mondiale. c'est justement celui qui occupe le terrain sur le sujet qui a raison et qui marque des points. Les Etas-Unis ont démontré leur efficacité dans cette stratégie indirecte en faisant dire à d'autres ce qu'ils souhaitaient que la communauté internationale adopte comme discours.
L'absence de débat polémique a amené les acteurs économiques français a adopter un profil bas et a accepter les propositions américaines dans les négociations de l' OCDE sur les dessous de table dans les affaires.
Dans tous ces cas de figure, les entreprises victimes de ces frappes informationnelles, parce qu'elles prétaient le flanc, ont vu leur PDG déstabilisé, leur image ternie et leur position commerciale affaiblie sur certains marchés.
La règle qui consiste a ne pas fâcher "l'ami américain", nous limite à une position de soumission.
2) Une deuxième catégorie d'individus proche de certains milieux d'affaires pro-américains manifestent une hostilité déclarée vis-à-vis de notre démarche.
Ils la dénoncent dans quelques salons parisiens comme une attitude hostile aux Etats-Unis.
Nous indiquons simplement à cette deuxième catégorie de personne que la manière dont Transparency International fabrique ses indices de notation est, dès à présent, dénoncée par les représentants de la Chine Populaire et de la Russie lors des rencontres internationales portant sur la lutte contre la corruption.
Ces prises de positions chinoises et russes ne laissent pas indifférentes une partie des dirigeants des économies émergentes asiatiques et de pays du sud. Une telle remise en cause du discours occidental sur la corruption constitue une menace qui ne doit pas être négligée.