Les auditeurs américains plus indépendants
La Tribune - Jeudi 03 Février 2000
Des règles plus contraignantes en matière d'indépendance des commissaires aux comptes viennent d'être publiées aux Etats-Unis par les instances de tutelle de la profession. Elles doivent s'appliquer à près de 1.300 firmes d'audit, récemment suspectées par la SEC (Securities and Exchange Commission) de manquer à leurs devoirs d'indépendance vis-à-vis de leur clientèle. La profession comptable américaine entend ainsi fournir une réponse rapide à ces accusations, confortées par un rapport demandé par la SEC et aux conclusions sévères pour le cabinet PricewaterhouseCoopers (PwC). Il révélait qu'une moitié des associés américains de ce réseau auraient admis avoir violé les règles d'indépendance de la profession.
D'après L'Institut des experts comptables américains (AICPA), les cabinets membres des "Big Five" (PwC, Arthur Andersen, Deloitte & Touche, KPMG et Ernst & Young) devront investir plus de 25 millions de dollars (26 millions d'euros, soit 167 millions de francs) pour mettre en place un système informatique renseignant sur les compagnies clientes de ces réseaux sur le sol américain, afin d'y interdire les investissements financiers d'associés et de collaborateurs des firmes d'audit. Des programmes de formation et des corps disciplinaires intenes devraient compléter le dispositif.
D'après la SEC, la profession d'audit devrait en outre se doter d'une instance propre veillant au respect de la déontologie. II se dit que le nouveau "comité de la déontologie de l'indépendance" français, placé sous l'autorité de la COB (Commission des opérations de Bourse) et de la CNCC (Compagnie nationale des commissaires aux comptes) pour être saisi des questions d'indépendance relatives à la profession d'audit, servirait de modèle de reflexion aux autorités boursières américaines.