La difficulté d’établir une grille de lecture sur les rapports de force à propos du nucléaire iranien.

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En ces temps compliqués par les rebonds tous azimuts de la pandémie liée à la covid-19,, il demeure délicat d’apporter une lecture totalement exacte des relations géopolitique et de leurs incidences sur les épisodes de guerre économique. Le dossier sur le nucléaire iranien en est un exemple très démonstratif. Au-delà d’une éventuelle course aux armements dans le domaine nucléaire, l’opposition entre Donald Trump et le régime de Téhéran s’articule autour de deux grands arcs de confrontation de puissance :

  • La politique des Etats-Unis dans sa recherche de suprématie et ses enjeux croisés (importance du pétrole dans la zone Moyen Orient, les conséquences de l’alliance avec l’Arabie Saoudite, les liens particuliers ave Israël, la volonté de contrer un bouleversement des alliances à la suite des accords pris entre l’Iran et la Chine)
  • La volonté de l’Iran de conforter son statut de puissance régionale et de consolider son influence dans le monde chiite.
  • Les différentes stratégies de puissances intermédiaires.

Le développement d’une vision non biaisée nécessite la connaissance de l’ensemble des éléments/données entrant en interaction (directe ou indirecte) dans ce cas précis. Or, cette connaissance est  fortement conditionnée par deux types de sources  :

  • Médias : qui relaye l’information donnée sciemment par les différentes parties prenantes.
  • Analystes en géopolitique : qui d’un côté se fonde sur les déclarations officielles et laisse toujours une empreinte subjective dans leurs analyses.
  • Les ouvrages de référence qui ne sont pas des essais partisans, sont rares.

Il faut rajouter à cette réalité cognitive, les traces laissées dans la mémoire des peuples (1) par des confrontations passées chez les différentes parties prenantes. Si ce ressenti est rarement pris en ligne de compte dans les négociations internationales, il est indissociable des chemins tortueux que put emprunter la Real politik.

 

Manar Belfqih

 

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Note d’infoguerre

1- L’attentat contre le Drakkar à Beyrouth (58 parachutistes français tués), les enlèvements d’otages français au Liban, les attentats commis sur le territoire français en 1986  (treize morts et près de 300 blessés) ont soulevé bien des questions sur le rôle de l’Iran dans ces différents évènements. Les centaines de morts et de blessés sont des victimes françaises d’une guerre de très faible intensité menée par plusieurs réseaux d’activistes proches d’une puissance qui eut recours au terrorisme ciblé ou aveugle afin de faire pression sur le gouvernement français. Le différent entre Téhéran et Paris sur le dossier nucléaire Eurodif fut souvent cité à l’époque comme une pièce fondamentale du dossier.