Conflit Israël Hezbollah été 2006 : illustration d'une guerre de l’information
Si depuis 1948 et la création de l’Etat d’Israël, celui-ci a déjà connu cinq guerres et deux Intifadas, la « guerre de juillet » marque une première pour Tsahal à travers un combat en dehors de son territoire national contre un groupe terroriste, combat perçu comme une défaite d’Israël par les opinions publiques nationales.
Ce conflit révèle l’apparition d’une nouvelle forme d’affrontement, au-delà des guerres asymétriques. Celles-ci ont toujours été le fait de belligérants s’opposant les uns aux autres, la guerre asymétrique étant un conflit entre deux « adversaires [qui] n’ont ni le même statut, ni les mêmes critères de victoire ou de défaite, ni les mêmes règles et méthodes, ni n’emploient les mêmes moyens, en particulier technologiques, bref n’ont rien de comparable ». Au-delà de l’usage des moyens traditionnels que sont les bombardements, le recours aux médias « classiques » (presse, télévision, radio) ou bien encore l’utilisation des « psyops », une nouvelle forme d’affrontement a été menée sur Internet. Les bloggers et la communauté Internet, qui ont été instrumentalisés par chacun des belligérants comme caisse de résonance au profit de leur cause devant les opinions publiques mondiales, se sont livrés une cyber guerre de l’information modifiant les perceptions du conflit.
L’importance de l’information circulant sur Internet et les nouvelles sources de diffusion apparues au cours du conflit ont eu un impact difficilement quantifiable, mais qui a néanmoins modifié l’appréciation que l’on peut avoir du conflit. Cette évolution des moyens de communiquer au cours de la guerre conjuguée à l’application de méthodologies plus classiques a eu un réel impact sur la façon dont les médias, qui ne sont finalement qu’un relais, ont perçu les évènements. De cette compréhension est né un décalage entre la réalité du terrain et la perception de la guerre par le grand public.
L’apparition de nouveaux acteurs venus troubler les stratégies d’infoguerre classiques a modifié les relations entre belligérants. De même, ce nouveau conflit a marqué l’actualité d’un mois de juillet généralement pauvre en information et a vu sa compréhension modifiée par rapport à des conflits plus classiques. Dès lors il convient de s’interroger sur l’impact de la guerre de l’information sur la perception que la société internationale a du conflit. Pour répondre à cela, il faut dans une première partie étudier les stratégies d’infoguerre israéliennes ou l’utilisation systématique des techniques d’influence et de guerre psychologique ; puis dans une seconde partie il est nécessaire de décrire et analyser l’organisation et la maîtrise des actions de persuasion par le Hezbollah ; enfin, il convient de souligner dans la dernière partie l’irruption du « self-media » dans la guerre de juillet.