Publication des actes du Colloque « Terrorisme, arme politique? » auquel a participé l'EGE
Publication des actes du Colloque intitulé "Le terrorisme, arme politique ? » organisé par le club Démocraties, sous le haut patronage de Guy-Michel CHAUVEAU, Député de la Sarthe, le 13 avril 2015, à l'Assemblée Nationale.
Le colloque a été ouvert par Alain Richard, ancien ministre de la Défense.
Vous pouvez retrouver l’intervention de Christian Harbulot qui a participé au colloque sur le thème de « La lutte antiterroriste et la guerre de l’information ».
EXTRAIT
Je vais essayer de compléter ce qui a été dit en axant mon propos sur l’analyse de la guerre de l’information, pour essayer de savoir s’il y a une innovation dans la démarche et, dans le cas où il y en aurait une, si on peut en limiter l’amplitude.
Dans les actes terroristes recensés depuis la fin du XIXème siècle, il y a ceux qui relèvent de la « propagande par le fait », c'est-à-dire la volonté de faire parler de soi, d’une cause ou d’un groupe politique qui n’arrive pas à franchir la limite des medias. Cette remarque est importante parce que, depuis la fin du XIXème siècle, il y a une constante, certes évolutive, mais pas si créative qu’on pourrait le penser et qui, en tout cas, ne cherche pas à monter en puissance sur ce que j’appellerai l’enjeu stratégique, c'est-à-dire l’effet final recherché par l’acte terroriste pour changer l’ordre des choses.
On trouve systématiquement quatre principes récurrents dans cette manière de faire parler de soi par le terrorisme. La provocation par la violence, le chantage émotionnel, la surenchère et la tentative de manipulation des medias. Ces principes récurrents ont-ils évolué au cours du XXème siècle ? Il y a eu une évolution dans le sens où, dans la notion de « propagande par le fait », on est passé de ce qu’on pourrait appeler un « terrorisme exemplatif » à ce qui va s’appeler plus tard un « terrorisme publicitaire. » La différence pourrait paraitre mince, mais elle ne l’est pas tant que cela. Dans la « propagande par le fait » puis, dans « l’attentat par l’exemple », puis ensuite dans « l’acte terroriste organisé pour exister politiquement », on assiste, au cours du XXème siècle, à une montée en puissance assez intéressante à constater.
Je prendrais un exemple très bien résumé dans un livre intitulé « La petite histoire de la voiture piégée », qui montre comment une telle « innovation » va progresser dans plusieurs types de contextes radicalement différents, avec des acteurs qui n’ont strictement rien à voir entre eux, tout simplement parce que l’usage de la voiture piégée, en raison de ses effets de plus en plus importants, accroit, d’autant plus, l’attention des medias. La voiture piégée a d’abord été utilisée par un terroriste italien qui voulait faire sauter une charrette avec des chevaux, aux Etats-Unis, devant Wall Street, je crois, pour essayer d’attirer l’attention sur les problèmes qui commençaient à se faire sentir aux Etats-Unis, après la Première Guerre mondiale.
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