La guerre des semi-conducteurs, l’expertise de l’Ecole de Guerre Economique dans LeMonde.fr
L’étude « La Guerre des semi-conducteurs » (juillet 2019) réalisée par les étudiants de la formation « Risques et Intelligence Economique RIE » de l’EGE citée dans un article du Monde intitulé «Semi-conducteurs, le talon d’Achille de la Chine».
La Chine progresse rapidement dans sa quête d’indépendance technologique. En témoigne son avancée dans la 5G ou en intelligence artificielle. Elle a toutefois un sérieux talon d’Achille, la filière des semi-conducteurs (circuits intégrés, transistors, processeurs…). Selon un rapport du Center for Strategic and International Studies (CSIS) publié en février 2019, le pays ne produit que 16 % des semi-conducteurs qu’il consomme et seulement la moitié est fabriquée par des entreprises chinoises. Insuffisant pour soutenir les ambitions de souveraineté de Pékin.
Le marché mondial, estimé à 450 milliards de dollars par an (402 milliards d’euros), est largement dominé par les fabricants américains, taïwanais et sud-coréens, Intel, TSMC et Samsung pour citer les principaux. Ceux-ci possèdent des usines en Chine et dans plusieurs pays du Sud-Est asiatique. Porté par la prolifération des composants dans les marchés de l’électronique grand public, des communications, de l’automobile et de l’industrie, le marché devrait progresser d’au moins 4,1 % par an en moyenne pour atteindre 573 milliards de dollars en 2024 (Research and Market).
« Les composants électroniques sont à la haute technologie ce que le pétrole est à l’automobile : sans eux, la filière entière est en panne », résume un expert du secteur. La Chine cherche depuis longtemps à développer sa propre filière afin de diminuer ses approvisionnements auprès des firmes occidentales qu’elle soupçonne de placer des mouchards dans les composants. Son objectif : produire 40 % des semi-conducteurs qu’elle consomme en 2020 et 70 % en 2025.