Crise ukrainienne : entretien avec Nicolas Mazzucchi dans MetroNews
MetroNews - La Russie a cessé d'approvisionner l'Ukraine en gaz, ce qui laisse planer le spectre de ruptures d'approvisionnement en Europe. Entretien avec Nicolas Mazzucchi, professeur associé à l'Ecole de Guerre Economique.
Gazprom a mis sa menace à exécution. Le groupe russe, qui réclame depuis plusieurs semaines près de deux milliards de dollars d'arriérés de paiement à l'Ukraine, a décidé lundi matin de couper ses livraisons de gaz naturel à Kiev. Une décision qui pourrait avoir des conséquences bien au-delà des frontières ukrainiennes, puisque 30 % du gaz naturel consommé en Europe provient de Russie, et que la moitié de celui-ci transite par l'Ukraine. De quoi relancer le débat sur la dépendance énergétique de l'Europe vis-à-vis de Moscou.
Une dépendance qui varie beaucoup d'un pays à l'autre
Alors, peut-on se passer du gaz russe ? Certes, l'été commence et limite le besoin de chauffage des logements. Cependant, beaucoup de pays en Europe dépendent du gaz naturel pour produire leur électricité. Et si la France a fait le choix du nucléaire pour générer 70% de son courant, ce n'est pas le cas de ses voisins. Royaume-Uni, Slovaquie, Belgique ou encore Roumanie produisent plus d'un quart de leur électricité à partir de gaz, un taux qui atteint même plus de 40 % en Italie et en Hongrie.