Sécurité alimentaire : de nouveaux scandales en prévision

Lundi 13 novembre 2000, Canal satellite diffusera à 20 heures sur le canal 23 un reportage d'origine américaine dans le cadre des émissions infosanté. Il sera précisé dans ce document que 20 millions de consommateurs américains auraient été affectés, entre 1973 et 1997, par le PCB (polychlorure de biphényl) qui est un insectide mélangé aux aliments destinés au bétail. 30 000 bêtes auraient été touchées. Ce scandale aurait été dissimulé par les autorités américaines. Par ailleurs, il est à craindre des révélations prochaines sur le traitement du lait par un producteur bien connu dans l'hexagone. Celui-ci aurait extrait du lait de vache les graisses naturelles (utilisées pour les produits dérivés) et les aurait remplacées par de la moelle d'os de vache.

Ces informations, si elles sont validées par les experts, soulignent la complexité du dossier sur l'alimentation animale dans les pays industrialisés.

Qu'entendons nous par là ? 

 Le dossier vache folle est une démonstration par l'absurde de la nécessité d'anticiper la dimension stratégique du risque informationnel. Il ne s'agit pas d'attendre que l'incendie se développe avant de s'organiser pour agir.

En matière d'analyse des rapports de force, le dossier vache folle doit être décrypté en n'omettant aucun aspect vital du champ de manoeuvre. Le limiter à un strict problème sanitaire peut conduite à une grave erreur de gouvernement. Il est absolument nécessaire de maîtriser toutes les dimensions du problème :





  • La dimension géoéconomique (le leadership américain sur l'alimentation animale à travers les accords du GATT, les manoeuvres souterraines du lobby du soja, la compétition entre les Etats-Unis et l'Europe sur le mode de vie et d'alimentation);


  • La dimension industrielle (la solution de substitution aux farines animales ne s'arrête pas à l'importation de soja transgénique : le développement des plantes oléoprotéagineuses comme le lupin, la févrole, la luzerne ou le pois fourrager est une alternative aussi opérationnelle que le soja transgénique);


  •  La dimension sociétale (gestion de la peur et des manipulations de l'opinion publique)


  • La dimension politique intérieure  (risque tous azimuts d'exploitation opportuniste des erreurs dans la prise de décision).

Il s'agit donc d'une véritable démarche de sécurité économique active qui n'est pour l'instant réduite qu'à une opération de communication en termes de gestion de crise.