Quand le champ de bataille devient virtuel

Face à cela, nombreux sont les pays qui reconfigurent leurs armées pour assurer la protection de leurs structures vitales et celle des entreprises, ou tout simplement pour acquérir une nouvelle arme de guerre.


 

Quand le champ de Bataille devient virtuel.

Parallèlement à la fin de la guerre froide, le développement croissant de l'ordinateur et d'Internet a déplacé le champ de bataille du terrain physique vers le terrain virtuel.

En effet, aujourd'hui les principales structures d'un pays peuvent être paralysées par une attaque sur le Web. Preuve en est le conflit israélo-palestinien qui a suscité de nombreuses réactions dans les différents sites et forums de chaque camp, et notamment des attaques informatiques qui ont bloqué le fonctionnement de certains sites.
Un exemple est celui des attaques qui ont suivi les affrontements entre l'armée isralienne et le Hezbollah chiite libanais. Ce sont des sympathisants d'Israel qui ont débuté ces attaques en frappant les deux sites du Hezbollah par l'envoi de millions d'appels, l'objectif étant de les saturer.
Mais, très vite la contre-offensive s'organise auprès des sympathisants des palestiniens qui attaquent les sites du parlement israélien, des affaires étrangères, du premier ministre, du parti travailliste au pouvoir, de la banque centrale et de l'armée.
Ce conflit a d'ailleurs débordé les simples frontières du conflit israélo-palestiniens pour s'étendre sur d'autres zones géographiques. En effet, des sites hébergés aux Etats-Unis ont été également touchés. C'est le cas du site de l'AIPAC (American Israel Public Affairs Committee) le lobby pro-israélien aux Etats-Unis qui a été "visité" le 1er novembre dernier et qui a dû fermer. A ce jour ce site n'a pas réouvert. Le pirate, qui s'y est introduit, est un jeune agé de vingt ans, sympathisant du mouvement palestinien et membre du Pakistan Hackerz Club. Il a déclaré au Wall Street Journal qu'il avait agi "pour protester contre les atrocités commises en Palestine".

Au dela du fait qu'aujourd'hui on s'accorde à dire que des évènements, qui semblent en premier lieu ne pas nous atteindre, ils peuvent avoir d'importantes conséquences sur les infrastructures et l'économie d'un pays. On constate que les entreprises n'ont pas encore pris conscience des risques relatifs au piratage. Le gouvernement allemand s'est d'ailleurs alarmé en constatant que seulement 4% des entreprises du pays protègent efficacement leurs courriers e-mails, et que la plupart d'entre elles utilisent des mots de passe facilement décryptables. A noter que l'Allemagne, qui n'est pas une cible favorite du terrorisme, a tout de même connu plus de 50 000 cas de piratages informatiques en 99.

Que penser de ces nouvelles menaces qui surplombent les infrastructures vitales d'un pays ainsi que ses entreprises ?

Les américains qui ont toujours une longueur d'avance sur les européens dans ce domaine, ont déjà pris conscience des risques inhérents à ces menaces. En effet, depuis quelques années, ils ont développé des organismes comme l'IOTC ou le NIPC qui s'attachent à aider les entreprises dans la circulation et la protection de l'information. Bien que ces structures ne soient pas entièrement dédiées à la protection de l'information, elles prouvent la prise de conscience des américains au niveau des avantages et des risques du partage de l'information par Internet.
Preuve de cet état de fait, il y a près de 10 ans, les services spéciaux américains avaient interrompu l'activité de nombreux sites pro-irakiens.
Mais les militaires et les autres services ne peuvent être derrières toutes les entreprises pour assurer une quelconque protection. Or, elles savent que la protection d'un pays passe également par celle de ses entreprises. C'est pourquoi de nombreux gouvernements tirent la sonnette d'alarme et tentent de sensibliser leurs entreprises. Ces risques d'attaques sont d'ailleurs signalés dans un rapport de la société britannique Control Risk Group.

Malgré tout, les mêmes qui tirent la sonnette d'alarme s'accordent à dire que l'hacktivisme n'est pas seulement une arme pour les terroristes ou autres espions économiques, mais c'est également très utile dans le cadre d'une confrontation militaire réelle.
Comme le souligne M.Hanning, le responsable des services secrets allemands, tous les pays sont en train de développer leurs propres virus pour paralyser ou espionner les systèmes des autres pays, et de former des soldats au piratage informatique.

Autant dire que d'importants risques, quant à la confidentialité de certains documents, doivent être considérés. Car au delà du fait qu'il est nécessaire d'être vigilant face à des pirates informatiques sans scrupule, il est indispensable de l'être également vis-à-vis de certains pays ennemis ou alliés.


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